2016 M12 4
Les fans auraient certainement rêvé d’une autre fin pour le groupe de Robert Plant et Jimmy Page. Déjà mis à mal par la sévère addiction du guitariste à l’héroïne, et la relative médiocrité du dernier album publié quelques mois plus tôt (« In Through the Out Door »), Led Zeppelin fait finalement atterrir son ballon dirigeable le 4 décembre 1980, via un sobre (sic) communiqué de presse suite à la mort du batteur John Bonham, alcoolique au dernier degré :
« Nous tenons à faire savoir que la perte de notre cher ami et le profond sens de l’harmonie indivisible que nous ressentons, nous-mêmes et notre manager, nous ont conduits à décider que nous ne pouvions plus continuer comme nous étions. »
Le 5 décembre, Led Zeppelin est mort. Et avec lui, une certaine conception de la démesure, jouée tambours battants tout au long des seventies.
Il faudra alors attendre quatorze ans pour voir la paire Plant-Page réunie à nouveau, lors d’un MTV unplugged qui aboutira à l’album « No Quarter », suivi quatre ans plus tard du très respectable « Walking Into Clarksdale ». Jouant au chat et à la souris avec leurs fans et avec les rumeurs, le trio tentera tant bien que mal de se reformer dans les années qui suivront, sans jamais vraiment y parvenir, exception faite de cette réunion en 2007 à la O2 Arena de Londres en hommage à Ahmet Ertegun, patron d’Atlantic Records, décédé en 2006 d’une mauvaise chute après un concert des Rolling Stones. Cette date unique, saluée par le monde entier, n’aura pas de suite. Et le Zeppelin de continuer à planer comme un fantôme, au-dessus de la tête de fans qui continuent d’espérer un redécollage.