2016 M12 26
Taillé en pièce comme Tron à sa sortie en salle en 1982, Blade Runner va finalement acquérir au fil des décennies le statut de film culte. Il y accède non seulement grâce à ses histoires de Replicant qui annoncent Matrix et la série Westworld avec vingt ou trente ans d’avance, mais aussi grâce à la bande originale signée Vangelis, où le Grec lâchait la bride au sax romantique et aux synthétiseurs rétro-futuristes, pour beaucoup dans le succès de l’adaptation du roman de Philip K. Dick.
Les préquels et sequels étant à la mode (merci Star Wars), la suite de Blade Runner sort donc aujourd’hui : toujours avec Harrison Ford (Rick Deckard dans le film) recherché par un jeune Blade Runner (Ryan Gosling), mais sans Vangelis, cette fois remplacé pour la musique par Jóhann Jóhannsson. L’Islandais aura ainsi la lourde tâche de succéder à un poids lourd des soundtracks (Vangelis a obtenu l’Oscar de la meilleure musique de film en 1981 pour Les chariots de feu) mais il peut au moins compter sur le soutien du réalisateur de Blade Runner 2049, Denis Villeneuve, qui l’a déjà mis à contribution sur les B.O. de Prisoners et Sicario. Deux bandes-son atmosphériques où Jóhannsson jouait la carte du film noir et qu’on devrait, sans surprise, retrouver sur la suite du film original de Ridley Scott.
Ce choix de la production, à la fois inattendu et complètement cohérent, prouve que l’Europe du Nord a le vent en poupe côté B.O. flippante. Son collègue Max Richter, signé comme Jóhann Jóhannsson sur le label classique Deutsche Grammophon, s’est récemment fait remarquer pour les musiques de Black Mirror. À priori, l’avenir n’est pas vraiment plus optimiste du côté de chez Jóhann. À priori donc, un bon choix de casting pour Blade Runner 2049.