2017 M07 5
Oops ! She Did It Again. En mai dernier, Snoop Dogg déboule avec son flow paresseux devant plus de 40 000 fans à la Nouvelle-Orléans. Son show est rapidement éclipsé par la performance de celle qui est à la droite de la scène. Sa débauche d’énergie et son attitude font que la vidéo de la traductrice en langage des signes devient virale. Pas un coup d’essai pour Holly Maniatty. Elle avait déjà jeté de l’ombre sur tout le Wu-Tang Clan en 2013.
Joindre le geste à la parole. Lors de sa formation dans une école d’interprète, un message est transmis à sa classe. Un producteur a besoin d’un interprète pour le concert de Marilyn Manson. À cause de la réputation de l’Antéchrist Superstar, personne n’a envie de s’y coller. Alors Holly se dévoue. C’est la révélation : elle s’éclate tout en rendant accessible la musique. Elle décide de se faire embaucher pour écumer les concerts et les festoches : 60 dates par an en tout ! Elle se produit avec le boss Bruce Springsteen mais son coup de cœur est le hip-hop. Pour chaque rappeur, elle bosse des heures. Elle fait des recherches sur l’argot qu’il utilise, sa façon de bouger et son histoire perso pour trouver les meilleures images. Elle commence avec les Beastie Boys et donne des prestations avec Public Enemy, Jay-Z et Eminem. Celle aux côtés de Killer Mike est géniale. La moitié de Run the Jewels met au défi Holly Maniatty de traduire tous les gros mots qu’il peut balancer. Et le monde de découvrir qu’il existe un signe pour « motherfucker ». Un extrait ici :
Le changement, c’est maintenant. Comme elle, d’autres femmes se sont imposées comme des références dont JoAnn Benfield et Amber Galloway Gallego. Toutes les trois ont été invitées sur le plateau de Jimmy Kimmel pour un « Sign Langage Rap Battle » avec Wiz Khalifa.
Du buzz et rien d’autre ? Heureusement, non. Grâce à ces coups de projecteurs, de plus en plus d’artistes, comme Chance the Rapper, réclament des interprètes pour leurs shows. En voilà une bonne nouvelle.