2017 M09 4
« I can change I can change », chantait James Murphy sur l’album « The Sound Of Silver » qui avait rendu nos nuits plus belles sous les boules à facettes. Sur le nouvel album « American Dream« , LCD Soundsystem n’a pourtant rien modifié à son genre unique de disco-rock. Mais Gavin Russom, 43 ans, a affirmé son propre changement à l’occasion de ce retour.
Dansant avec féminité sur le plateau du Saturday Night Live ou dans un turban schtroumpfement bleu dans le clip Tonite, elle a choisi ce retour sur le devant de la scène pour rendre publique sa nouvelle identité sexuelle. Membre indispensable de LCD Soundsystem mais aussi productrice de house et hackeuse de synthés pour le label DFA, elle a déclaré cet été à Pitchfork que le temps était venu pour elle “d’être une personne entière”.
« Le monde de la musique électronique est parfois pire qu’un travail de bureau plus traditionnel.«
Gavin a préféré garder son nom d’origine mais raconte s’être habituée à se définir par des pronoms féminins. Elle n’a pas hésité à rappeler que “le monde de la musique électronique peut être extrêmement masculin et étroit d’esprit, parfois même pire que dans un travail de bureau plus traditionnel. Cependant, où je me suis trouvée, les gens autour de moi ont fait preuve d’un grand soutien”. Ces paroles d’une Américaine transgenre ne sont pas un simple exercice d’autopromotion, dans un pays où la transphobie tue et où Donald Trump fait savoir qu’il voudrait expulser les personnes transgenres de l’armée. Des musiciens ont heureusement depuis longtemps su trouver dans la musique des espaces de liberté et de délivrance.
Wendy Carlos, pionnière de l’électro et du coming out. L’une des premières artistes à avoir fait connaître publiquement sa transformation chirurgicale est Wendy Carlos, une pionnière de l’électro à qui l’on doit la délirante version de la 9ème symphonie de Bach jouée sur ses synthés modulaires pour Orange Mécanique. C’est d’ailleurs à peu près au moment de sa sortie en 1971 que Walter Carlos s’est effacé pour devenir Wendy, sans qu’on oublie pour autant de parler de ses compositions.
Anohni, l’oiseau rare. Antony Hegarty avait toujours été un drôle d’oiseau de la pop. Sous le nom de scène Antony & The Johnsons, le musicien britannique au look de corbeau et à la voix androgyne préparait déjà sa migration. Désormais, elle s’appelle Anohni et elle est non seulement une musicienne capable de se renouveler tel un phénix, mais aussi une militante féministe à la voix porteuse. Anohni vient de lancer son premier festival “Future Feminism” au Danemark, dont la première édition a eu lieu il y a quelques jours, du 31 août au 3 septembre.