2017 M08 28
Tubes groovy. Il est régulièrement question de sexe dans les chansons de Kali Uchis : une obsession comme une autre, qui permet à cette Colombienne aujourd’hui installée en Virginie de mettre de côté les sujets graves au profit de sons qui groovent, systématiquement à la croisée de plusieurs courants musicaux, du doo-wop au reggae, en passant par le R&B, le hip-hop ou la soul.
Ode à la luxure. C’est la même recette depuis 2012, date à laquelle Kali Uchis lâche sa première mixtape (« Drunken Babble ») : depuis, chaque clip semble être l’occasion de chiller dans les coins les plus ensoleillés d’Amérique, chacun de ses morceaux donne l’impression d’avoir été pensé sur la plage et chacun de ses refrains n’est rien d’autre qu’une incitation au sexe – sa reprise de Porque Te Vas reste encore l’un des meilleurs moyens de céder aux bisous dans le cou et aux siestes crapuleuses.
« Elle a un look authentique qui me rappelle celui de la culture low-rider. (Snoop Dogg)
Buzz éclair. Cette maîtrise de la sensualité ne pouvait qu’attirer l’attention, notamment celle de Diplo, Tyler, The Creator, Kaytranada, BadBadNotGood et de Snoop Dogg, qui l’a d’ailleurs pris sous son aile ces dernières années. Déjà, en vantant ses mérites un peu partout, à l’image de ces propos tenus au magazine Dazed : « À partir du moment où j’ai vu What They Say, j’ai su que Kali avait quelque chose de spécial. Elle a un look authentique qui me rappelle celui de la culture low-rider. » Puis, en collaborant avec elle sur On Edge, un de ces tubes à écouter au volant d’une Cadillac Eldorado sous les regards lubriques des bimbos du film Spring Breakers.
Rap et R&B non-stop. Ceux qui n’ont vu en Kali Uchis qu’une jeune Gwen Stefani ou une jolie frimousse prête à incarner les fantasmes d’hommes de l’ombre peuvent donc aller se rhabiller. La jeune chica cultive sa singularité et ose assumer un statut longtemps bâtard : celui de la rappeuse qui fait du R&B, de la chanteuse qui rappe. « J’ai ma propre vision de moi-même et de ma musique, j’ai ma propre vision du monde, et il y a beaucoup de gens qui n’ont pas ça, dit-elle dans une interview à Hypetrak. Ils sont plus à l’aise en exécutant les ordres sans se poser de questions. Ça n’a jamais été mon cas. Toute ma vie, j’ai remis en question la perception collective du « normal » et du « cool ». »
Normal, son dernier single, Nuestro Planeta, ne l’est pas, mais il est incroyablement cool. Produit par The Rude Boyz (déjà repéré derrière Shakira) et enregistré à Medellin, en Colombie, il annonce avec brio un premier album à paraître plus tard cette année. Ce sera son premier projet entièrement hispanique et il devrait, on s’en doute, faire exploser le thermomètre.