DJ Weedim produit le rap le plus barré de l'hexagone

  • De Vald à Alkpote, DJ Weedim assure la production des MC les plus déjantés du hip-hop français. Depuis peu, il traine également dans l’entourage des rappeurs américains. Portrait.

    Si on a toujours eu la fâcheuse tendance à encenser et à envier les producteurs venus d’Amérique, la France n’a pourtant jamais eu à rougir dans ce domaine. Oui, les États-Unis ont Dr. Dre, Timbaland ou encore No. I.D. et Metro Boomin aujourd’hui. Oui, leurs productions paraissent souvent plus avant-gardistes que ce que l’on peut proposer ici, mais il ne faudrait pas oublier le potentiel affiché en France. De DJ Mehdi à Therapy, d’Animalsons à Myth Syzer, ils sont nombreux à avoir révolutionné le genre. C’est également le cas de DJ Weedim, dont les productions foutent une belle claque aux adeptes du « c’était mieux avant » et ouvrent une brèche inédite dans un paysage hip-hop qui brille ces temps-ci par son ouverture, sa diversité et son influence.

    Le parrain Joey. Un hasard ? Pas forcément quand on a d’abord été soutenu par JoeyStarr et qu’à une voie toute tracée, on a préféré l’odeur du danger. Plutôt que de multiplier les collaborations prestigieuses ou les coups d’un soir, ce Niçois d’origine privilégie en effet les collaborations longue durée.

    « Contrairement à beaucoup de mes confrères, je ne suis pas un simple beatmaker.« 

    On l’entend ainsi derrière les titres de Biffty, S.Pri Noir, Aketo, Vald (qu’il accompagne également en tournées) ou encore Alkpote  « Marche de l’empereur saison 2 », le dernier album du rappeur d’Évry a d’ailleurs été réalisé en étroite collaboration. Ces derniers temps, on a pu également le voir assurer les premières parties des vedettes d’Atlanta (Gucci Mane, Migos, Young Thug) lors de leurs passages à Paris.

    Double casquette (à l’envers). Il réalise des grands écarts salutaires, sans effort, mais aussi sans verser dans un éclectisme futile. À l’écoute d’Écailles ou Une dernière fois d’A2H, deux de ses classiques, on perçoit ainsi une patte, une esthétique bien définie, un son que l’on retrouve sur son label (French Bakery) et que l’intéressé explique grâce à sa double casquette : « Contrairement à beaucoup de mes confrères, je ne suis pas un simple beatmaker, prétend-il dans une interview accordée au mouv.fr. Je suis producteur, au sens large du terme. Non seulement je fais les beats, mais je m’occupe aussi de l’enregistrement, parfois j’écris les refrains, bref, je suis réellement impliqué dans les morceaux que je produis. » Plus chef d’orchestre que simple homme de l’ombre, donc.

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