2017 M10 20
« The Best Of Both Worlds ». Le titre de ce premier album résume assez bien la faculté qu’a Honey Dijon à se positionner constamment à la croisée des chemins : entre les genres (masculins et féminins), les rôles (DJ et productrice), les mondes (underground et mainstream) et, bien évidemment, entre les styles. À l’écoute de Love Muscle, de Catch The Beat ou des dix autres morceaux de ce premier effort, place est en effet faite à la house et à la techno, mais aussi au hip-hop et au disco. Juste de quoi perdre la boule face au côté multi-facettes.
God save the queer. Il faut dire aussi qu’Honey Dijon sait s’entourer. Et a visiblement bon goût : Charles McCloud, Cakes Da Killa, Sam Sparro, Seven Davis Jr. ou encore Nomi Ruiz (Hercules And Love Affair), tous ont décidé de participer à cette grande célébration de la dance music et de la liberté sexuelle orchestrée par cette DJ plébiscitée par les marques de luxe. Ces dernières années, on l’a notamment vue composer la bande-son des défilés Louis Vuitton x Supreme ou Faith Connexion x Antidote. Et ça paraît évident, tant Honey Dijon incarne à la fois le glamour et l’outrancier, la fragilité et le hors-norme.
120 battements par minute. Malgré un pseudonyme à coucher dehors, imaginé lors d’une soirée trop enfumée, la New-yorkaise suscite l’admiration bien au-delà des bacs à disquaire ou des défilés de mode. On la croise au sein des meilleures boites du monde, de Détroit à Berlin, on l’entend derrière les platines lors d’un excellent BBC Radio 1 Essential Mix, on la voit en couverture de magazines internationaux prestigieux (Groove Magazine, en Allemagne, par exemple). En clair, Honey Dijon est sur le point de devenir bien plus qu’une icône transgenre : elle est en train de s’imposer comme une artiste à part entière, prête à faire tomber les stéréotypes et à exploiter toutes les possibilités pour canaliser sa créativité.