Au fait, il devient quoi Shaggy ?

  • Il y a quinze ans, Shaggy publiait un immense tube « Hey Sexy Lady » et faisait trémousser les fesses du monde entier. En 2017, la carrière du Jamaïcain provoque le même malaise qu’à la vue d’un tatouage tribal et on se demande bien pourquoi.

    Vieille gloire. « Il est actuellement, avec entre autres Bob Marley, Sean Paul et Jimmy Cliff, l’un des artistes jamaïcains à avoir une reconnaissance internationale. » Ça, c’est la page Wikipedia de Shaggy qui le dit. Il n’y a donc aucune raison de ne pas y croire. D’autant que le bonhomme a toujours été respecté au sein de la scène reggae/dancehall, remportant même un Grammy Award en 1996 pour l’album « Boombastic ». Reste que si l’on réfléchit un petit moment et que l’on prend un peu de recul sur la carrière du natif de Kingston, on finit forcément par comprendre que Shaggy n’a plus aucun argument à faire valoir sur la scène internationale depuis bien longtemps. Depuis 2002, plus exactement.

    L’Europe à ses pieds. Cette année-là, Shaggy publie Hey Sexy Lady, premier single de l’album « Lucky Day » et véritable succès mondial : au sommet des charts (5ème en France, 3ème en Belgique, 10ème en Angleterre et en Allemagne), le titre bénéficie même d’un remix avec Sean Paul, autre grand nom du dancehall du début des années 2000. Le clip, lui aussi, fait son petit effet avec toutes ces bombasses à moitié dénudées qui se trémoussent dans un palais où, visiblement, des décennies de luttes féministes ont été oubliées à l’entrée du parking. Aussi accrocheur que It Wasn’t Me, autre grand succès publié en 2000, Hey Sexy Lady sera malgré tout le dernier gros tube de Shaggy. Du moins, en France.

    Des lendemains difficiles. On le sait moins, mais le Jamaïcain a fini par monter son propre label en 2007 pour sortir son album « Intoxication » (ce qui explique sans doute le manque de visibilité) avant de réaliser quelques coups médiatiques ça et là : une reprise de Girls Just Want to Have Fun avec Cyndi Lauper à Singapour, un titre affreux avec Bob Sinclar (I Wanna), un album entièrement produit par les toujours cool Sly and Robbie en 2013 (« Out Of Many, One Music ») et même un remix de Mylène Famer (oui oui !) l’année dernière. Un moment de malaise rarement égalé (imaginez l’auteur de Désenchantée jouer l’humaniste sur un son reggae, vous comprendrez), mais qui permet à Shaggy de rester dans la lumière en Europe. Quelques mois après avoir donné une performance au Glastonbury Festival, Mr. Boombastic s’apprête même à faire une tournée en Angleterre. Comme quoi, rien n’est jamais vraiment fini.

     

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