Quand Camden Town régnait sur le rock

  • La sortie du nouvel album de Pete Doherty, "Hamburg Demonstrations", est l’occasion de se rappeler ce que représentait le quartier de Camden à Londres au début des années 2000 : un repère cradingue pour guitares débraillées.

    Si la grande majorité des artistes proposent aujourd’hui des sons riches d’influences décomplexées et de références à rendre chèvre n’importe quel disquaire, il vaut la peine de se rappeler qu’au début des années 2000, les chapelles musicales étaient encore à la mode.  À Camden, par exemple, on faisait du rock. Point barre. Et ça convenait très bien à ce quartier londonien qui, en l’espace de quatre ans, entre 2001 et 2005, a développé un rapport particulier au son électrifié.

    « On était le rock indé : Gazelles, The Rakes, Babyshambles…. Les groupes de Camden revenaient en force. » Ça, c’est Spiky Phil Meynell, l’un des directeurs du Trash, qui le dit. À raison : fondé aux côtés d’Erol Alkan, ce club sert alors de point de ralliement à une nouvelle génération de rockeurs furieux, mal fagotés, prêts à faire siffler les oreilles : Art Brut, The Rakes, The Libertines, voire The Kills ou Bloc Party, régulièrement de passage dans le quartier, tous sortent alors les plus beaux disques d’indie-rock du début des années 2000.

    Les riffs sont précis, les guitares imparables et c’est vrai qu’il y a dans leur façon de piller le rock des 60’s une sauvagerie désinhibante, une nervosité et un sens des mélodies incisif qui permet à Camden d’incarner la grandeur d’une nation. « Ils nous ont rendus fiers d’être britanniques« , s’enthousiasmera d’ailleurs Amy Winehouse au sujet des Libertines. C’est direct, sincère et ça prouve à quel point tous ces groupes n’ont pas fait que composer de petits hymnes de lendemain de cuite : de leur voix patraque et de leur look de losers assumés, ils ont surtout prouvé que leur quartier n’était pas taillé de la même étoffe que les autres.

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