Brockhampton, chainon manquant entre Pharcyde et Odd Future

  • Venue du Texas mais installée à Los Angeles, une petite dizaine de rappeurs a réussi à créer une sacrée attente autour de son hiphop sensible et perché à la fois.

    Buzz video. Le vendredi 9 juin est sorti « Saturation », le premier album de Brockhampton après la mixtape All-American Trash de 2016 (en téléchargement libre sur leur site). Parallèlement, ils viennent de distiller en un mois sur leur chaine Youtube une série de quatre vidéos à la patte graphique déjà facilement identifiable. Titres tous en quatre lettres, lettrage multicolore très psyché 70’s sur photos en noir et blanc, introduction absurde en espagnol par un certain Roberto, la patte est maitrisée.

    Tous réalisés à South Central, L.A., par Kevin Abstract, l’un des membres, les clips reflètent pourtant la diversité des personnalités du groupe.

    Un autre Los Angeles. Face, balade mi-rappée mi-chantée, évoque autant Franck Ocean que les accents graves de King Krule. Gold s’inscrit dans la même veine poétique, rappelant les heures les plus ensoleillées et introspectives de Pharcyde, autres résidents de South Central. A peine entré dans la vingtaine, ce collectif métissé revendique sa sensibilité masculine, jusqu’au droit à… pleurer – eh oui, les rappeurs sont aussi des hommes sensibles.

    Heat et Star sont pourtant largement plus musclées et barrées, la dernière carrément freaky : convulsions, déguisements et peinture pour tous, à la Tyler The Creator et son Odd Future, aussi originaires de L.A. Une énergie créative qui laisse à penser que les garçons en ont encore sous la semelle et vont continuer à déjouer les codes pour se défaire définitivement de l’idée qu’on pourrait se faire de cette partie de la ville, à base de starlettes et de gonflette en bord de plage.

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