BadBadNotGood, le groupe de jazz préféré des rappeurs américains

  • Backing band des poids lourds du hip-hop américain actuel, BadBadNotGood confectionne également depuis sept ans une musique qui ne craint pas le poids des années, ni le brouhaha du monde alentour.

    Kendrick Lamar, Tyler, The Creator, Earl Sweatshirt, Danny Brown, Snoop Dogg ou encore Little Simz : ils ont tous fait appel ces dernières années à un petit groupe de Toronto rangé faute de mieux dans la catégorie jazz, mais spécialisé depuis 2010 dans la composition de morceaux hors normes, hors temps, étrangers à tout genre institué, entre amour de la note bleue, hip-hop suave, soul chaleureuse et électro downtempo. À écouter Ghostface Killah, l’un des rappeurs du Wu-Tang Clan avec qui les Canadiens ont enregistré un album commun en 2015 (« Sour Soul »), BadBadNotGood incarnerait même tout simplement « le futur de la musique« .

    Et le MC de Staten Island dit vrai : réuni depuis la fin de leurs études autour d’une passion commune pour le hip-hop, notamment des œuvres de MF Doom, le trio devenu quatuor depuis peu a toujours su composer une musique totalement libre, aux accents variés.

    De la réinterprétation des titres de A Tribe Called Quest, Waka Flocka Flame ou Odd Future des débuts à des albums comme « III » ou « IV », de leur premier concert à Toronto en septembre 2011 à leur travail sur la bande originale du premier film de RZA (The Man With The Iron Fists), les Canadiens témoignent presque à eux seuls de la folie créative qui traverse actuellement la scène torontoise. Surtout, ils rappellent à quel point le jazz et le hip-hop, du « Doo-Bop » de Miles Davis aux albums de Guru, ont toujours été fait pour s’unir. Ici, dans un état d’esprit apte à marquer son époque.

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