Avant internet, les lives les plus cool étaient dans Nulle Part ailleurs

Nirvana (1994)

À ce moment, cela fait déjà bien trois ans que Nirvana se pavane avec son statut de groupe qui compte dans le rock. Lorsque la bande de Seattle débarque en France, l’attente est maximale et le destin se mêle à ce live. La légende raconte que la guitare de Kurt Cobain a déconné et que son collègue Pat Smear lui a sauvé la mise. Malgré ce petit incident, cette prestation de Drain You restera comme l’une des plus mémorables.

Oasis (1994)

Supersonic, c’est d’abord le nom du morceau que le groupe des frères Gallagher a choisi d’interpréter ce soir de 1994. Cela pourrait être aussi un terme adéquat pour décrire leur début de carrière. Puisqu’à cette époque, le groupe n’a pas encore sorti son premier album « Definitely Maybe », qui paraîtra seulement quelques mois plus tard. Pour autant, leur nom est dans toutes les bouches et ils sont déjà considérés comme les fers de lance de cette Britpop qui monte.  

Cypress Hill (1995)

Au sein d’Actuel puis de Radio Nova, le grand manitou Jean-François Bizot a réussi à imposer le rap comme une culture dont il fallait parler. Il était déjà convaincu de cela lorsque cette dernière poussait ses balbutiements. Concernant NPA, et si on en croit cet article de Vice, c’est le programmateur Stéphane Saunier qui s’est chargé de cette tâche. Rapide vérification avec ce live de Cypress Hill qui jouait Throw Your Set in the Air, extrait de l’album « Cypress Hill III: Temples of Boom » (1995).

Beastie Boys (1995)

On enchaîne avec « le seul groupe de rap blanc crédible », selon les dires d’Antoine de Caunes. Pour leur unique télé européenne, les « trois pounks » ont choisi NPA. En pleine promotion de leur quatrième album, « Ill Communication » (1994), les New-Yorkais se sont paraît-il assagis. On vous laisse en juger.

NTM (1996)

Disons-le tout de suite : malgré notre sélection majoritaire anglophone, beaucoup de groupes français se sont produits sur la scène de NPA. La preuve avec NTM et son classique Qu’est-ce qu’on attend, tiré du tout aussi classique « Paris sous les bombes » (1995). Avec le temps, Kool Shen et JoeyStarr deviendront des habitués des plateaux de CANAL+ ; en atteste cette interview de reformation (oui, déjà) captée à Cannes en 2008.

Radiohead (1997)

Certains ont dit de NPA qu’elle était l’équivalent français du programme musical Unplugged de la BBC anglaise. Quand on voit tous ces groupes d’outre-Manche venus se produire sur la scène, on comprend aisément cette affiliation. Après les Gallagher et avant Damon Albarn, c’est au tour de Thom Yorke. Il débarque en 1997 avec Radiohead pour interpréter Karma Police, deuxième single de l’album « OK Computer » (1997). 

David Bowie (1997)

Bien sûr, on ne pouvait pas passer à côté de David Bowie. Qui dit grand artiste dit live plus long. C’est donc un authentique mini-concert qu’il offre aux spectateurs de NPA. Pour son vingtième album, « Earthling » (1997), Bowie est en mode terrien. Pour autant, vu la qualité de la prestation, c’est à se demander s’il ne vient pas d’une autre planète.

Massive Attack (1998)

Lorsque NPA reçoit Massive Attack pour la sortie de son cinquième album « Mezzanine » (1998), il ne reste plus qu’un membre d’origine, Robert Del Naja alias 3D — alias Banksy selon plusieurs sources erronées. À l’inverse, ce qui est sûr, c’est que la clique de Bristol a bel et bien inventé un style de musique : le trip-hop. Un mix hybride de genres et de sons, que ce single Angel exacerbe à merveille. 

Blur (1999)

Sans cesse affilié à cette Britpop très en vogue, Damon Albarn en a marre. Afin de s’en dégager, il se pointe avec Blur pour défendre non pas un, mais deux singles du disque « 13 » (1999). Avec ces Tender et Bugman, ils montrent au monde leur virage beaucoup plus rock, expérimental et psychédélique. 

Mos Def (2000)

Terminons avec le Ms. Fat Booty de Mos Def. Via cette ode aux femmes callipyges, le rappeur de Brooklyn montre sa mue grâce à son premier album solo « Black On Both Sides » (1999). Un disque qui, déjà au moment où il est sorti, prouvait bien que celui qui se fait appeler aujourd’hui Yasiin Bey était bien meilleur chanteur qu’acteur. Et ce n’est pas sa collaboration mémorable avec Gorillaz dans l’album « Plastic Beach » (2010) qui permettra d’affirmer le contraire.

Et pour revoir notre interview. de Stéphane Saunier, l'homme derrière les programmations musicales de Nulle Part Ailleurs, c'est juste en dessous.