Après avoir influencé la techno et la New Wave, Sheffield invente l’Algorave

  • Contraction des mots algorithme et rave, le mouvement qui grossit actuellement à Sheffield pourrait bien être « le futur de la dance music » selon certains médias anglais.

    Le saviez-tu ? Quand on pense à la musique anglaise, invariablement ce sont les mêmes villes qui reviennent toujours : Londres (les Sex Pistols, Amy Winehouse, Led Zeppelin), Liverpool (les Beatles) ou encore Manchester (Oasis, The Smiths). Pourtant, une quatrième ville du nord du pays a hautement contribué à la légende du Royaume-Uni, et c’est Sheffield. Une ville où ont tour à tour débuté des groupes majeurs de la Cold Wave (Cabaret Voltaire) ou de la New Wave (Human League), mais aussi un label pionnier de la musique électronique (Warp, notamment avec Aphex Twin et LFO) et enfin un petit groupe boutonneux nommé les Arctic Monkeys. Pas surprenant, donc, que ce soit là qu’est né le dernier mouvement à la mode, parce que très bizarre, nommé « l’algorave ».

    Casser les codes. Le principe est aussi simple que complexe : des artistes codent en direct leurs performances musicales, et c’est un peu comme si des nerds sortis de The Big Bang Theory transformaient des séances de programmation en véritables concerts. Visuellement, les soirées Algorave donnent l’impression de regarder une battle sur Twitch (la plateforme leader du stream de jeux vidéo). Musicalement, le live coding s’inscrit dans la tradition pure et dure de l’électronique, quelque part entre Aphex Twin, Autechre et les expérimentations les plus radicales de Radiohead.

    Le Woodstock des geeks. Actif depuis 2012, le mouvement emmené par des artistes comme Yaxu possède même son festival, l’AlgoMech, qui a eu lieu en novembre dernier à Sheffield, histoire de légitimer cette scène bouillonnante et locale. Alors que le processus de composition pourrait bien, tôt ou tard, être délégué aux ordinateurs, et maintenant que l’intelligence artificielle semble capable de générer des mélodies, peut-être les programmeurs, comme le suggérait Slate en 2013, sont-ils les nouveaux DJ. À voir si l’Algorave pourra un jour s’imposer en France, là où les rave, voilà 20 ans, furent qualifiées de soirées de débauches entre junkies. Pas toujours facile de hacker les préjugés…

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