2017 M05 30
Ce nouvel album se nomme « Relaxer ». C’est une façon pour vous d’apparaître plus détendu et de mettre le buzz autour d’alt-J derrière vous ?
Gus : Non, c’est juste qu’on aimait la sonorité du mot. Il ne fait pas référence à l’atmosphère de l’album, ni à un titre en particulier, on voulait simplement trouver un titre qui marque les esprits, qui se retienne facilement et qui sonne cool.
Vous n’avez donc pas cherché à raconter une histoire particulière ?
Gus : Au départ, je voulais raconter mon périple en Australie, mais on a fini par se dire que ça n’intéresserait personne, haha ! Plus sérieusement, on a fonctionné comme sur les précédents : on a abordé chaque chanson comme de petites histoires à raconter, comme des petits films qui nous plongeraient dans des univers particuliers, sans qu’il y ait forcément de lien entre eux.
« On chante autour du sexe et de l’amour : ce sont des thèmes universels. »
En quoi alt-J a évolué depuis votre premier album en 2012 ?
Gus : Je pense qu’on a nettement plus confiance en nous aujourd’hui et que ça nous permet d’aborder la musique différemment, de nous mettre en danger. On se connaît de mieux en mieux également, donc ça nous permet d’aller toujours plus loin dans ce que l’on souhaite composer.
Joe : C’est aussi pour ça qu’on a fait le choix de ne publier que huit nouveaux morceaux sur ce disque. Le précédent en contenait quinze et il était peut-être un poil trop long. Là, on a voulu être plus concis, plus cohérent.
Quitte à ne plus forcément chercher à composer des pop songs ?
Joe : Non, honnêtement, on a toujours cette volonté de composer des mélodies qui sonnent rapidement à l’oreille. Nos morceaux paraissent peut-être moins identifiables aujourd’hui, mais notre objectif reste d’écrire des tubes. C’est aussi pour ça que l’on chante autour du sexe et de l’amour : ce sont des thèmes universels.
« On est désolés de ne plus pouvoir faire de petits concerts dans des clubs ou autres. »
L’un des morceaux phares de ce disque, c’est indéniablement In Cold Blood. Il y a une histoire particulière derrière ce morceau ?
Gus : En fait, c’est un titre qui date du premier album, mais que l’on ne parvenait pas à finaliser. Peu importe la façon dont on le jouait, il dénotait avec le reste du disque. Pareil pour This Is All Yours : on a essayé de le réinterpréter et de le ré-imaginer, mais ça ne fonctionnait pas. Pourtant, on savait qu’on tenait là un bon morceau… Donc on a réessayé au cours des sessions de « Relaxer », et ça a fini par se concrétiser.
Aujourd’hui, alt-J est l’un des groupes de rock les plus populaires en Europe. En quoi le succès peut-il affecter votre façon de travailler ?
Gus : Rien de négatif n’est ressorti de cette célébrité à laquelle on ne pouvait pas s’attendre en produisant ce type de morceau… Ça peut paraître cliché à dire, mais c’est vrai : aucun d’entre nous n’a créé un profil spécial sur les réseaux pour surfer sur notre buzz, notre vie privée ne s’étale pas dans les pages des magazines et je pense qu’on est restés fidèles à notre esthétique initiale.
Dans ce cas, vous répondez quoi à ces fans qui disent : « alt-J, c’était mieux avant, maintenant, ils sont trop connus » ?
Gus : Juste qu’on est désolés si certains pensent ça. De même, on est désolés de ne plus pouvoir faire de petits concerts dans des clubs ou autres.
Joe : Le truc, c’est qu’alt-J a grandi plus qu’on ne l’aurait pensé et qu’on est en quelque sorte obligés de donner des concerts dans des salles plus grandes. Dans le cas contraire, beaucoup de gens seraient frustrés, et ce n’est pas notre but. Encore une fois, on a la volonté de toucher le plus de monde possible.
Gus : C’est toujours étrange comme raisonnement de reprocher à un groupe d’avoir plus de « fans ». Après tout, c’est le but de tous les musiciens, non ?
« Relaxer » est sorti le 2 juin, et il est en écoute ici :