2017 M03 18
Certains des artistes convoqués ici sont mythiques, connus des spécialistes et du grand public ; d’autres, représentent la nouvelle scène roots. Il y a la légende Ken Boothe, le pionnier et chanteur des Congos, Cédric Myton, le très actuel Winston McAnnuf mais aussi Kiddus I, l’auteur de Graduation in Zion, tube popularisé avec la B.O. du classique Rockers (1978). Une présence d’autant plus appréciable que Kiddus I nous a donné l’habitude de se faire rare. Mais Earl Chinna Smith, qui fut au centre du projet, est un ami de toujours. C’est dans le jardin de ce dernier – Inna de Yard – qu’avaient été initiés les premiers volumes de cette collection. Le guitariste n’est plus de la partie, mais les enregistrements ont, une fois de plus, eut lieu dans l’arrière-cour d’une maison perchée sur les collines de Kingston. À la coule.
Pour chaque morceau, une figure mythique ou naissante, et l’unité entre les générations pour nous guider dans l’âme de la Jamaïque : il fallait bien ça pour coller au titre ambitieux ! Dans l’âme de la Jamaïque, il y a bien sûr les racines de son reggae acoustique, genre entré au patrimoine culturel mondial. Un air d’authenticité simple flotte. Il y est question d’un état d’esprit, de l’histoire mais aussi de la Jamaïque aujourd’hui, avec, par exemple, cet oeil jeté sur la réalité des ghettos de Kingston, dans Crime. Le jeune chanteur Var y fait d’ailleurs ce constat douloureux : « You can’t solve crime if the youth are hungry all the time » (« La criminalité ne peut pas disparaître si les jeunes ont tout le temps faim »).
Le collectif sera en concert à la Philharmonie de Paris le 22 avril, dans le cadre de Jamaïca Jamaïca.
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