2017 M12 14
L’un des vinyles les plus rares au monde. Un an et demi après son départ précipité dans une cage d’ascenseur, Prince continue de faire parler de lui. Cette fois, ce n’est pas pour une vulgaire question d’héritage et de gestion du patrimoine du nain de Minneapolis, mais à cause de l’un des disques les plus recherchés de l’histoire de la pop culture contemporaine : « The Black Album », qui porte bien son nom, aurait dû sortir en 1987. Prince, à l’époque, est alors à son zénith artistique. C’est le moment qu’il choisit pour effectuer un retour aux sources du funk avec 8 morceaux véritablement délirants et dénués de tout artifice. Sauf que ce disque va rester au placard.
500 000 copies détruites à cause de Satan.
Prince, roi du caprice. Persuadé que l’ombre du Diable se cache dans les 8 morceaux composés pour « The Black Album », Prince exige en 87 que son label envoie les 500 000 copies au pilon, ce que Warner, peu convaincu du potentiel commercial, effectue sans broncher (500 000 copies quand même !). Sept ans plus tard, après que le disque a atteint un statut culte et que les fans se sont mobilisés pour exiger d’entendre la grosse jam satanique, « The Black Album » sort finalement, mais en CD et K7 (le « retour du vinyle » n’est alors pas encore arrivé). Hasard ou pas, c’est à la même époque que Prince décide de se renommer Love Symbol pour échapper à son contrat le liant à Warner. Débute alors une traversée du désert artistique…
Le disque à 20 000 dollars. Pile 20 ans après la date de sortie théorique du disque maudit, un salarié de chez Warner est comme par magie (hum) tombé sur cinq copies du pressage original, toutes encore sous cellophane. De quoi mettre tous les collectionneurs en état d’infarctus, puisque trois de ces copies sont depuis quelques jours à vendre sur le site Recordmecca, pour la bagatelle de 15 000 dollars. Et comme deux ont déjà été vendues à des fans visiblement pas dans le besoin, ne reste plus qu’un vinyle à vendre au prix de… 20 000 dollars (l’inflation est partout).
Déjà l’année dernière, une autre copie du « Black Album » avait fait son apparition sur Discogs au prix de 15 000 dollars (vendue aussi), en le faisant ainsi le disque le plus cher de toute l’histoire de la célèbre plateforme. Le plus drôle dans cette affaire ? Les copies retrouvées récemment par le salarié de chez Warner doivent leur salut à… la fille du salarié. Celle-ci s’étant récemment achetée une platine vinyle, elle souhaitait que papa lui ramène des trucs à écouter. Grâce au bénéfice des ventes des cinq copies de ce disque mythique, elle pourra désormais s’acheter une maison.
Vous venez de gagner au Loto ? La dernière copie est encore dispo sur le site de RecordMeca. On ne sait pas si c’est de l’humour américain, mais il est précisé qu’aucune ristourne n’est possible…