Une étude pour comprendre l'évolution des tubes depuis 20 ans

Un bureau londonien, le MIDiA Research, a comparé le classement "Billboard" de juillet 2000 et celui de juillet 2020 pour analyser les chansons, et en tirer quelques conclusions sur l’évolution des tubes.

Les tubes des années 2000 sont-ils les mêmes qu’aujourd’hui ? Cette question, Mark Mulligan du MIDiA Research se l’est posée, et il a tenté d’y répondre. Pour son analyse, qui n’est pas une étude complète, il a décidé de comparer le top 10 du Billboard de juillet 2000 et celui de juillet 2020, et de décortiquer les chansons pour savoir ce qu’elles nous disent de ces deux époques en termes de « tubes ». 

Ce n’est pas une énorme surprise, mais la durée moyenne des chansons a baissé de 16% pour atteindre 3 minutes et 42 secondes. Les morceaux sont aussi plus directs puisque les intros sont plus courtes de moitié (on est passé de 13,1 secondes à 7,4 secondes). Une stratégie pensée pour capter rapidement l’attention et se placer sur les plateformes de streaming. 

En juillet 2000, avec les Destiny's Child, Pink, Creed, 'N Sync (le boys band avec Justin Timberlake) ou encore Matchbox 20, le top 10 réunissait la pop, le rock et le R’n’B. En 2020, le rap domine avec 6 chansons sur 10 appartenant à ce style (Da Baby, Dj Khaled et Drake, Megan Thee Stallion, etc.). Une tendance que l’on retrouve un peu partout dans le monde, notamment en France.

Au-delà du style, la question des auteurs-compositeurs est aussi à noter. Les labels font de plus en plus appel aux auteurs pour aider un artiste à écrire : de 2,4 en moyenne en 2000, on est passé à quatre en 2020. L’âge de ces plumes a aussi évolué, passant de 27 à 31 ans. 

Avec les réseaux sociaux et le streaming, un artiste doit aussi gérer une fanbase, toujours plus demandeuse. C’est l’une des raisons qui expliquent la montée en puissance des featurings dans le classement de juillet 2020 (il n’y en avait pas en juillet 2000). Une manière de toucher plusieurs publics à la fois avec un seul morceau. Dans le top 10 du mois de juillet 2020, 7 morceaux sur 10 sont des collaborations : Da Baby et Roddy Rich, Megan Thee Stallion avec Beyoncé, Juice WRLD avec Marshmello, etc.

En résumé, l’analyse de ces deux classements montre une forme d’uniformisation : plus court, plus de featuring et moins de genres représentés. Pour schématiser, la recette d’un tube est une collaboration de 2 minutes 30 entre deux rappeurs à la mode avec une intro rapide. Le MIDiA Research pointe du doigt le juste milieu à trouver entre la créativité des artistes et l’envie des labels de faire du business, et donc d’user de cette recette pour façonner ses hits. Un petit bravo à Beyoncé qui, 20 ans après, est toujours dans le top 10. 

Pour lire l'analyse complète, c'est par ici.