Tuto : comment réussir un biopic de musicien ?

  • Les biopics de musiciens, c'est un peu comme la loterie. Entre les attentes des fans, le parti pris du réalisateur et les performances de l'acteur, on peut aisément qualifier l'exercice de casse-gueule. Voici quelques tuyaux qui font mouche, en général.

    Bien filmer la musique. C’est un des gros défauts d’un paquet de biopics portant sur des musiciens. Whiplash et son batteur qui tape la caisse claire au moment où l’on entend une cymbale, ces trombones pas synchros à l’image… Ça peut paraître tatillon, mais franchement, des fois, ça pique. Les fans de rugby se sont étranglés devant les scènes de match de Invictus, à raison. On s’est étranglés devant le jeu de guitare de Sean Penn dans Sweet and Lowdown, à raison. Si vous ne savez pas comment faire, regardez les films de Fernando Trueba.

    Ne pas chercher à tout prix à tout raconter. Les biopics comme Ray, La Môme, Amadeus, Tina ou The Doors ont cette tendance à vouloir couvrir de A à Z la carrière, voire la vie du musicien. Avec succès parfois, bien moins de réussite souvent. Et en même temps, c’est touchy. L’autre recette pour ne pas se planter (du moins avec un pourcentage de chance largement supérieur), c’est de cerner une période précise, un angle, puis l’exploiter. C’est ce qui se fait de plus en plus, dans Walk The Line (sur Johnny Cash) ou Born To Be Blue (sur Chet Baker). Au moins, là, il y a un parti pris.

    Laisser la musique faire le boulot. Ce qui sauve le film Cadillac Records, qui retrace l’aventure du label Chess Records, ce sont les passages musicaux : des morceaux entiers bien captés, avec des acteurs qui chantent vraiment. Beyoncé en Etta James, Jeffrey Wright en Muddy Waters et surtout Eamonn Walker en Howlin’ Wolf. Cela demande des efforts, mais qui sont récompensés grâce aux ventes assurées de la bande-originale.

    Ne pas sous-estimer la ressemblance physique. On pourrait, un peu par snobisme, dire que l’acteur n’a pas forcément besoin de ressembler au musicien abordé. Empiriquement, il faut bien avouer que les performances de Jamie Fox (Ray Charles), Eric Elmosnino (Serge Gainsbourg) ou Sam Riley (Ian Curtis) sont juste bluffantes et contribuent à la réussite des films. Parce qu’on ne peut pas faire que des biopics à la I’m Not There (Bob Dylan), où le Zim est incarné par six acteurs différents.

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