« Trans-Europe Express » de Kraftwerk en sept influences

  • L'album « Trans-Europe Express » de Kraftwerk fête ses quarante ans. On en a profité pour revenir sur l'impact de ce disque majeur de l'électronique sur les générations suivantes, en sept points.

    Il faudrait un livre entier pour parler de l’influence de Kraftwerk sur la musique moderne. Le groupe originaire de Düsseldorf, figurant parmi les plus grands innovateurs de la musique électronique, a enregistré un nombre d’albums majeurs déroutant : « Autobahn », « Radio-Activity », « The Man-Machine », « Tour de France » et « Trans-Europe Exress », sorti il y a tout juste quarante ans, en mars 1977. Retour sur quelques artistes imprégnés de cet album mythique composé par Ralf und Florian.

    Afrika Bambaataa, l’évidence. La filiation la plus évidente entre l’album « Trans-Europe Express » et le hip-hop s’est faite via Afrika Bambaataa. Ce grand taré, père de la Zulu Nation, était déjà porté vers l’expérimentation dès ses débuts en tant que DJ pionnier du hip-hop dans le Bronx des années 1970. Son titre majeur, Planet Rock, sorti en 1982, est un condensé de beats piqués au titre Trans-Europe Express, rejoués à la TR-808. Une pierre angulaire du hip-hop.

    New Order, les grands fans. C’est Ian Curtis, à l’époque de Joy Division, qui fait découvrir Kraftwerk à son bassiste Peter Hook. Lorsque le premier se donne la mort en 1980 et que le second décide de monter New Order avec les copains restants, la nouvelle formation s’inspire énormément des pionniers teutons. En témoigne le titre You Silent Face (qui devait à la base s’appeler KW1 pour « Kraftwerk One »), dont les synthés sont directement inspirés du titre Europe Endless.

    Siouxsie and the Banshees, la simplicité. En 1987, Siouxsie and The Banshees n’est pas encore tout à fait le groupe à succès qui chante The Last Beat Of My Heart. Ils publient un album de reprises sur lequel figure leur version de The Hall Of Mirrors, sorti, vous vous en doutez, dix ans auparavant sur « Trans-Europe Express ».

    Juan Atkins, le fils spirituel. Juan Atkins fait partie des trois grands pionniers de la techno de Detroit aux côtés de Kevin Saunderson et Derrick May. Évidemment, lorsqu’on est un jeune musicien porté sur les synthétiseurs et les boîtes à rythme dans les années 1970, difficile de passer à côté de Kraftwerk. Juan Atkins cite le groupe comme principale influence (avec Funkadelic), notamment deux titres qui passaient en boucle dans la fameuse émission Midnight Funk Association, animée par The Electrifying Mojo : We Are The Robots, issu de l’album « The Man-Machine » (1978) et…  Trans-Europe Express. En témoigne par exemple son titre No UFO’s, sorti en 1985 sous son alias Model 500.

    Mehdi, le pendant français. DJ Mehdi, décédé en 2011, a travaillé avec la crème du hip-hop français. Avec son premier groupe Ideal J, mais aussi avec 113. En 1999, leur album « Les Princes de la ville » laisse entrevoir les fortes influences électroniques du producteur, notamment lorsqu’il sample le titre Trans-Europe Express sur le morceau Ouais Gros.

    Incubus, le revers de la médaille. L’influence d’un groupe ou d’un album se mesure aussi à sa capacité à inspirer des artistes musicalement peu recommandables. Pour l’album « Trans-Europe Express », plus précisément, le morceau The Hall of Mirrors, ça sera Incubus et leur titre Are You In?. Désolé.

    G-Unit, le sample hommage. Pour le coup, on est plus dans l’hommage que dans le sample purement musical. G-Unit, qui sévit toujours en 2014, utilise deux samples majeurs sur le titre They Talked About Jesus : After Laughter de Wendy Rene (d’abord déterré par RZA du Wu-Tang Clan en 1993) et The Hall of Mirrors. Juste pour montrer que le hip-hop n’oublie pas son histoire.

    Vous aimerez aussi