2023 M09 27
Kraftwerk - Das Model (1978)
Quatre années après « Autobahn », l’album qui a mis en avant les Moog et qui a fait basculer les Allemands dans l’expérimentation électronique, Kraftwerk sort « The Man-Machine ». Au sein de cet album, il y a une critique de l’utilisation de la beauté à des fins commerciales, Das Model : « She's posing for consumer products now and then / For every camera she gives the best she can / I saw her on the cover of a magazine ». Le morceau, façonné avec un Polymoog — un synthétiseur analogique polyphonique —, a d’abord été publié en version allemande avant de ressortir en anglais quelques années plus tard et d'atteindre les charts britanniques. La barrière de la langue, comme on dit.
Donna Summer - I Feel Love (1977)
Difficile de parler de Moog sans parler de Donna Summer — et donc de Giorgio Moroder, sans qui il n’y aurait peut-être pas de New Order ou de Daft Punk. Bref, en 1977, l’Italien veut offrir à l’Américaine un son futuriste. Gaga des Moog, il compose toute la chanson à partir d’un gros synthé modulaire (les systèmes Moog Modular) et le reste appartient à l’histoire. Les Daft Punk lui rendront un hommage particulier sur « Random Access Memories » avec un titre sublime qui raconte son histoire.
New Order - Blue Monday (1983)
On est en 1982. Les Mancuniens sont en studio et cherchent désespérément à copier le son de Giorgio Moroder obtenu sur le titre Our Love de Donna Summer. Finalement, New Order fera un énorme melting-pot musical, s’inspirant de Kraftwerk, d’Ennio Morricone ou encore de Sylvester pour créer un tube électronique et robotique qui fascine toujours, 40 ans après sa sortie. La ligne de basse a été créée avec un Moog Source, un synthé analogique monophonique. Une machine aussi appréciée par les ZZ Top ou encore… Devo. D’ailleurs, il suffit d’écouter le morceau Mongoloid pour s’en rendre compte.
The Doors - Strange Days (1967)
Les sons de mouettes au début de Strange Days des Doors ? Oui, c’est grâce à un Moog. Et en 1967, ces machines n’étaient pas extrêmement populaires. Frank Zappa ou Sun Ra bidouillaient avec quelques Moog, mais leur utilisation dans la musique n’étaient pas encore répandue. D’une manière, les Doors ont ouvert la porte à d’autres groupes. Drop the mic.
Metronomy - The Look (2011)
Avec le temps, les Moog ont fini par envahir la production musicale, incitant un nombre incalculable de musiciens à s'associer à ces machines : Herbie Hancock, Stevie Wonder, Parliament, Gary Numan, Radiohead, Nine Inch Nails ou Air, en plus des autres déjà cités. En 2011, Metronomy sort son troisième album, « The English Riviera ». L’un des singles, The Look, est un tube en France, mais ce qu'il faut retenir, c'est ce solo de synthé, placé à la fin et réalisé sur un Moog. Un instrument qui permet d’allier le vintage à la modernité, et qui devrait continuer à façonner encore un bon bout de temps la pop culture. Enfin, on l’espère.