The Mansion : le sanctuaire électro de Shanghaï

  • Shanghaï est une ville qui ne dort jamais, qui vibre et qui possède une scène électro plus pointue et répandue qu'on ne le pense. On y trouve notamment The Mansion, une maison qui n'est indiquée sur aucun plan, réaménagée en boîte. On a retrouvé la porte d'entrée et on vous raconte ce lieu vraiment pas comme les autres.

    20h37. Nous sommes entre amis en soirée et ne connaissons pas du tout la ville. Fraîchement débarqués à Shanghaï sur les conseils d’un ami qui a voyagé en Chine, nous ne sommes pas déçus du choix. Shanghaï est une ville aussi grande que paradoxale : des stands de « food » précaires en face de Subway et McDonald’s, des charrettes garées derrière des Rolls Royce et des temples aux pieds de buildings flambant neufs. Il est 20h37, nous sommes dans un immense bar à la déco tout en bois, on boit des whisky coca dans des « buckets » en cherchant une boîte au line up électro pour la suite de la soirée. Deux Français assis à côté nous entendent discuter, l’un d’eux nous dit : « Allez au Mansion si vous cherchez une boîte électro, c’est le top à Shanghaï. Par contre, si vous ne connaissez pas le chemin, c’est chaud. Tenez, je vous donne la carte. » Une adresse, un chemin et une croix qui indique le lieu. « Arrêtez-vous à cette adresse, le taxi ne peut pas vous emmenez jusqu’au Mansion. Ensuite, marchez cinq à dix minutes, longez le mur et regardez bien, vous verrez un passage un peu caché, c’est là. » Ni une ni deux, on part à la recherche du lieu.

    Le chemin. Après vingt minutes de taxi, on tombe enfin sur le fameux passage caché. Eh oui, l’entrée de la propriété du Mansion est une espèce de trou dans un mur d’un mètre de haut, couvert par une bâche, le tout caché derrière un buisson et pas plus haut que Joséphine ange gardien. On se plie en deux pour passer à travers le mur. L’expérience commence.

    Une piscine à gauche, une plage artificielle aménagée à droite, deux vigiles chinois de la taille d’Action Bronson devant. On ferme notre gueule, devant ces deux molosses qui feraient presque passer le physio du Berghain pour un enfant de cœur. On montre notre ID et après plusieurs checks, on rentre enfin (notez qui si vous y allez, votre discrétion à l’entrée sera appréciée).

    Le Mansion n’est pas un club. Si on devait vous conseiller un lieu à Shanghaï, ça serait définitivement celui-ci. Passionnés de musique et d’électro, c’est votre nouveau sanctuaire. La Mansion, ce n’est pas une teuf à proprement parler. C’est une maison, toujours ouverte, dédiée à la musique, aux arts, aux gens. Et comme dans une maison, il y a de la vie à l’intérieur. Et quelle vie ! Le lieu est tenu par Rainbow, une Chinoise, aidée de Tommy, un Hollandais. Le jardin accueille des pool parties avec DJ sets, des concours de skate lorsque la piscine est vidée, des open mic et plein d’autres évènements. À l’entrée du salon, on vous donne 5 tickets consos contre 100 kuai (un peu plus de 10€), et les consos de la Mansion, c’est un peu plus que ça : ça pique sévèrement la gueule.

    Dans le salon, au sein d’une ambiance chill à base de baby-foot et de sofas, tout le monde sourit, ne se connaît pas forcément mais se parle. Il fait bon vivre, c’est chaleureux. On boit quelques bières ou cocktails commandés avec la carte, qui est incroyable d’ailleurs, en rencontrant du monde. Le contact est assez facile, on se sent comme chez soi, le tout saupoudré d’un petit set de House sympa. Et vers 1h00 du mat’, tout le monde se dirige vers le sous-sol, où les choses sérieuses commencent.

    Basement. On descend un escalier miteux pour y accéder, la salle n’est pas très grande mais insolite et les gens dansent. Aux platines on retrouve des petits nouveaux et des plus anciens. Car le but du Mansion est aussi de donner leur chance aux néophytes. D’ailleurs, la maison possède un studio où vous pouvez prendre des cours de mixage, de tous styles, sur tout support. Bilan : on aura écouté de la Disco, de la House ou de la Tech House, et bien entendu, de la Techno. Si vous êtes curieux, vous serez surpris de voir à quel point on peut y passer une bonne soirée, pourvu qu’on soit vierge de tout préjugé et qu’on aime écouter autre chose que Rihanna ou Calvin Harris (RIP le Calvin des années 1990). Essayez-le, vivez-le, c’est garanti sur facture.

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