2017 M01 19
Sucette géante. En 1991, j’étais couché sur la moquette de mon petit appartement en train de feuilleter un dictionnaire d’argot et je suis tombé sur le mot Lollapalooza. Ce mot a deux définitions : il désigne quelqu’un de génial et de merveilleux, mais aussi une sucette torsadée géante de toutes les couleurs. Je me suis tout de suite demandé à quoi pourrait ressembler cette sucette géante si je devais la mettre en musique… À l’époque, le rock’n’roll sortait de la vague hair metal et entrait dans sa phase alternative. Il y avait aussi le rap avec des groupes comme N.W.A. sans oublier la résurgence du punk-rock. On trouvait toutes ces musiques dans les collections de disques de nos amis et c’est comme ça qu’est venue l’idée du festival : au lieu de présenter une tête d’affiche avec une première partie imposée par la maison de disques et un troisième groupe local pas encore signé, on a décidé de s’inspirer des collections de disques de nos proches en mélangeant, par exemple, Siouxsie and the Banshees, Ice-T., Nine Inch Nails et les Butthole Surfers.
« Il fallait faire mieux que Woodstock. »
L’anti-Woodstock. Le premier Lollapalooza a eu lieu à Chicago en 1991, puis l’agence William Morris m’a immédiatement demandé de le refaire l’année suivante. Les Red Hot Chili Peppers étaient prêts à participer, mais il fallait encore aller plus loin. Jane’s Addiction faisait partie des groupes les plus importants de l’industrie du disque, mais on aimait aussi un tas de nouveaux groupes émergents. On a donc ajouté une deuxième scène pour que ces groupes plus jeunes que nous puissent saisir leur chance. Parallèlement à ça, j’avais en tête les grands festivals historiques comme Woodstock, qui avait été un désastre avec des barrières défoncées par les spectateurs, des gens pissant dans les rivières et aucun stand de nourriture dans les parages. Il fallait faire mieux que ça.
Festival international. En 2005, Lollapalooza était en train de décliner. Le festival avait lieu dans des salles couvertes et plus dans des champs à ciel ouvert avec plusieurs scènes, comme au début. Ce qui nous plaisait, c’était de voir les festivaliers se déplacer de scène en scène, comme s’ils étaient transportés par le courant d’une rivière. Avec l’aide de notre nouveau promoteur, Lollapalooza a pu continuer à avoir lieu en plein air et à l’intérieur des grandes villes ; plus en banlieue où il est plus compliqué de se loger et de trouver des restaurants ouverts à la tombée de la nuit. Rester en centre-ville nous a sauvés avec le fait de devenir un festival international : nous sommes allés au Chili, au Brésil, en Argentine, puis nous avons traversé l’océan pour arriver à Berlin, en 2015, et aujourd’hui en France. Grâce à cette nouvelle édition, j’ai envie de retourner vers mon dictionnaire d’argot pour ajouter une nouvelle définition au mot Lollapalooza : le festival le plus beau et le plus élégant du monde puisqu’il a lieu à Paris.
Le Lollapalooza à Paris, c’est les 22 et 23 juillet, avec Red Hot Chili Peppers, The Weeknd, Imagine Dragons, Lana Del Rey, DJ Snake, London Grammar, Alt-J, Pixies, The Roots, Marshmello, The Hives, Liam Gallagher, IAM, Editors, La Femme, etc.
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