Pleymo : en avant l’interview bilan

  • Alors qu'ils viennent d’annoncer leur tournée-retour, Mark (chant), Benoît (basse) et Davy (guitare) se sont posés tranquillement à Paris – où ils sont sold out – pour discuter avec nous. Alors les gars, c’est enfin ce soir le grand soir ?

    Après dix ans de silence, vous vous reformez car c’est plus simple que de retourner faire un disque en studio [Mark vit aux USA, ndlr]. Pourtant, vous revenez avec le même line up, comme si rien n’avait bougé d’un poil. Alors, pourquoi vous avez arrêté ?

    Davy : On avait envie d’aller ailleurs. Par exemple, je commençais Lula Fortune, un projet piano-guitare aux antipodes de Pleymo. Notre dernière scène ensemble c’était quand même le Sziget, et en même temps, le marché du disque se cassait la gueule. C’était le bon moment d’arrêter.

    Benoît : Il faut dire que quand on commence le groupe en 1997, on le fait surtout pour les concerts. C’était ce qui nous animait. Et on veut retrouver ce truc. Puisqu’on a la chance de pouvoir le faire avec le line up original…

    Mark : En fait c’était même la condition sine qua non pour qu’on rempile : le faire tous les six.

    Est-ce qu’il y a eu des regrets ?

    Marc : Faire une tournée américaine.

    Davy : Londres, pour le petit palmarès. Mais on a fait quand même le Japon, la Russie…

    Watcha, Enhancer, en fait, la Team Nowhere dont vous faisiez partie, c’était une scène très liée. Vous veniez tous du même milieu ?

    Mark : Je pense qu’à 20 ans, on a besoin de faire partie d’une communauté. Quand on a rencontré les gars d’Enhancer, on a vu qu’on n’était pas seuls, ça nous a mis la patate. On est partis en vacances alors qu’on ne se connaissait même pas ! Et à la fin de l’été 98, il y a même des musiciens d’un autre groupe qui sont restés avec nous.

    Davy : On vient de Fontainebleau. J’ai connu Bill (d’Enhancer) au lycée. Alors oui, on a commencé la musique au lycée, comme tous les groupes d’aujourd’hui, et on nous présentait un peu comme le « groupe parisien ». Mais ce n’était pas péjoratif.

    C’est allé plus vite pour vous, non ?

    Mark : On ne connaissait personne. On n’avait aucun piston. Un jour, je fais un stage dans une maison d’édition, et une fille est copine avec le patron de Mercury : Yves Bigot. Elle me dit d’aller lui faire écouter ma musique. Mais on n’avait rien ! On est allés enregistrer en payant de notre poche et on a réussi à obtenir un rendez-vous avec lui. Il écoute et me dit : « Désolé, mais chanter en anglais, en France c’est pas possible. » Ça a fait son chemin dans ma tête, à une époque où NTM sortait des albums. On a bossé des maquettes en français, mais au lieu de retourner chez Mercury, on est allés directement à la Fnac Bastille où le vendeur du rayon rock en a pris 20. Puis 100. Puis plein. Le gars nous dit : « Là, il faut faire un showcase. » OK. On arrive au métro le jour du showcase, et là il y avait la queue jusqu’aux marches de l’opéra Bastille. À la première note, émeute. On n’a même pas pu jouer. Et ça a été le début de l’euphorie.

    Question : où sont passées les platines dans le rock ?

    Mark : Il n’y en a plus. C’est marrant parce qu’on a parlé avec une journaliste tout à l’heure qui nous disait : « Si les millennials kiffent Pleymo, c’est aussi beaucoup pour les platines ! »

    Votre morceau Ce soir, c’est grand soir date de 2002. Où en êtes-vous politiquement ? Est-ce que cette utopie communiste vous anime toujours autant ?

    Davy : Non, c’était le grand soir dans le sens festif. Ceci dit dans les textes, on a toujours été très vade retro les États-Unis, le pognon… Maintenant on adore ça ha ha ! Non mais quand j’ai une guitare je ne rentre pas là-dedans. Le sous-texte de « Ce soir c’est grand-soir », c’est : have fun. Et notre retour sur scène, ça va aussi être ça. Have fun.

    Pleymo sera en tournée française en mars 2018 et jouera les 23 mars (complet) et 31 mars à L’Olympia (et là il reste encore des places).

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