Quand Oasis et Blur étaient les pires ennemis du monde

  • Réunis le temps d'un morceau sur le dernier album de Gorillaz, Damon Albarn et Noel Gallagher envoient aujourd'hui des grosses vannes à leur nouvel ennemi commun : Liam Gallagher. L'occasion de se rappeler au bon vieux temps de la guerre Oasis/Blur au milieu des années 1990...

    Blur vs Oasis, c’est d’abord la confrontation de deux Angleterre : celle de la bourgeoisie de Londres et de la classe prolétaire de Manchester. C’est aussi une bataille parfaitement orchestrée par le NME, qui rythme ses unes en fonction de l’actualité des deux groupes, leur permettant ainsi d’écouler les singles par milliers et les albums par millions « (What’s The Story) Morning Glory? », le classique d’Oasis, s’est vendu à 22 millions d’exemplaires. C’est enfin l’histoire d’une rivalité alimentée de différentes saillies, parfois choquantes, souvent osées, mais toujours réjouissantes à entendre en tant que spectateur. Extraits.

    « Je sais pas pourquoi on continue à dire Blur contre Oasis. C’est Oasis contre Blur, putain de merde. »

    Ça, c’est Noel Gallagher qui le dit dans le documentaire Live Forever, et ça a le mérite de poser les bases de la rivalité la plus fameuse de l’ère Britpop.

    « Je déteste Alex et Damon. Je souhaite qu’ils attrapent le Sida et qu’ils meurent. »

    Oui, Noel Gallagher va parfois très loin. Même sa mère a fini par l’appeler pour lui dire qu’elle ne l’avait pas élevé ainsi. Résultat : le Mancunien s’excusera publiquement.

    « Damon… il ne supportait pas de ne pas être le plus grand compositeur vivant de Grande-Bretagne. Et évidemment il ne l’était pas, puisque c’était moi. »

    En 1995, Noel Gallagher n’a pourtant aucune raison de la ramener : Blur vient de remporter les Brit Awards et le single Country House rencontre un plus grand succès dans les bacs que le Roll With It d’Oasis (274 000 singles vendus contre 216 000).

    « Je pense juste que c’était une honte quand ils sont apparus dans les magazines Hello et OK!. Pour moi, ça ressemble à une trahison de ce qu’ils incarnaient. »

    Au NME, Damon Albarn se voulait très clair : on est alors en septembre 1999 et il n’a pas de temps à perdre avec cette espèce de boys band pour adolescent. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’a visiblement pas apprécié d’être traité d’enculé par Noel quelques jours plus tôt.

    « Ça ressemble à de la musique d’un gamin de trois ans, pire encore que Steps. »

    On est en 2000, la Britpop paraît déjà bien loin, mais Liam Gallagher est toujours en colère. Et, visiblement, le Mancunien n’apprécie pas le premier album de Gorillaz, allant jusqu’à le comparer à un vulgaire groupe de dance-pop britannique. Soyons certains que Damon Albarn n’a pas oublié cette insulte, lui qui vient de déclarer, l’air un peu ironique, ne pas avoir demandé à Liam ce qu’il pensait de We Got The Power, le titre qu’il partage avec son frère sur le dernier Gorillaz.

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