Le mythique Studio Davout ferme ses portes

  • Clap de fin pour le mythique Studio Davout qui fermera ses portes le 9 avril prochain, après avoir accueilli la crème de la scène française et internationale depuis 1965. Une page se tourne.

    Si Yves Chamberland et Claude Ermelin n’avaient, au fond, qu’une idée très lointaine de là où pouvait les mener le studio Davout à sa création en 1965, ils savaient en revanche qu’ils possèdaient désormais un lieu capable d’élever de près ou de loin la scène française et de l’amener vers de nouveaux codes esthétiques. Situé au 73 boulevard Davout, près de la Porte de Montreuil, ce studio de 1200m2 a en effet été le premier en France à utiliser les équipements de compression développés en Amérique, et donc à attirer les musiciens en quête d’un son nouveau.

    QG de Prince, Bashung, Rohff ou Christophe. Sur les 10 000 disques enregistrés entre ces murs, certains sont bien sûr l’œuvre de stars internationales (The Rolling Stones, Pharrell, Prince, Eminem), mais ce sont bien les artistes français qui ont consolidé la réputation du bâtiment. Peu importe les genres, d’ailleurs : Vladimir Cosma y avait ses habitudes, Michel Legrand y a enregistré les BO de l’Affaire Thomas Crown et des Demoiselles de Rochefort, Christophe en a presque fait l’instrument principal d’« Intime », tandis que Alain Bashung, Barbara, Brigitte Fontaine, Noir Désir, Indochine ou encore Yann Tiersen se sont eux aussi, un jour ou l’autre, installés dans le mythique studio A de cet ancien cinéma de quartier. Sans parler également des rappeurs français, qui y ont vite pris leurs habitudes, à l’image de Diam’s, qui y a enregistré ses plus gros succès, de Youssoupha, de Rohff ou, dernièrement, de MZ.

    De studio à école. Autant dire que c’est une grande page de l’histoire musicale qui est amenée à se refermer le 9 avril prochain, la Mairie de Paris ayant pour intention de transformer l’espace en école élémentaire. Mais les propriétaires, eux, ne comptent pas en rester là. Un documentaire serait déjà en préparation, en attendant, comme ils le promettent sur leur page Facebook, de « poursuivre l’activité dans un autre lieu ».

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