2017 M01 30
On la désigne encore comme « la fille du groupe Essaie Pas », ce duo synth wave montréalais signé sur DFA, qui a également fait la première partie d’une tournée de Factory Floor avec lequel le lien est évident. Pourtant, Marie Davidson sort avec « Adieux Au Dancefloor » son quatrième disque solo depuis 2012, produit avec son mari, l’autre moitié d’Essaie Pas.
Entre instrumentaux et vocaux en anglais ou en français, elle se positionne à l’exact mi-chemin d’une pop qu’on ne sait plus nommer (Italo disco, post punk, synth wave… Après tout qu’importe ?) et d’une techno qu’elle martèle encore plus sèchement que les collègues de Factory Floor. Elle a pour leitmotiv l’ennui toxique qui a gagné la nuit, comme elle le chante elle-même dans le morceau titre : « Il n’y a plus de bonnes raisons pour faire la fête. » On a été lui demander pourquoi elle ne voulait plus essayer.
Difficile de comparer ton disque « Adieux Au Dancefloor » à quoi que ce soit de connu. Comment tu définirais ta musique ?
J’ai moi-même de la difficulté à la décrire. Parfois je la qualifie de pop électronique existentialiste. Depuis un an, ma musique s’apparente de plus en plus à la techno, sans pourtant en être tout à fait. Je crois que je suis encore en processus. Je ne peux affirmer que je fais ce que je veux à 100%. J’essaie du mieux que je peux de faire une musique moderne qui me ressemble et qui m’enthousiasme, mais je ne pense jamais à des styles, des scènes ou des catégories : tout cela m’ennuie profondément.
As-tu des références en techno/électro et en pop ?
J’ai énormément de références musicales. Je suis mélomane avant d’être musicienne. Pour citer quelques exemples j’ai été très influencée par la musique de Detroit pour ce qui est de la techno. Pour l’électro, Anthony Rother est un de mes artistes préférés. Pour la pop c’est plus nébuleux, c’est un terme tellement vaste, je suis surtout influencée par le disco et l’Italo disco, le travail de Giorgio Moroder et de Gino Soccio en particulier.
« Le clubbing et le dancefloor m’ont lassée. »
Les adieux au dancefloor, est-ce effacer définitivement les frontières entre la musique pour danser et la musique pour dire ?
Ah non, les adieux c’était vraiment dans le sens littéral, je voulais en finir avec les clubs et « le monde de la fête » (qui n’en est pas vraiment une d’ailleurs). Mais j’y suis encore ! C’est ma passion pour la musique qui me fait continuer à produire des pièces dansantes. J’aime jouer dans des clubs car le son est généralement très fort et de bonne qualité.
De manière plus simple : le clubbing et le dancefloor t’ont-ils définitivement lassée ?
Oui, malheureusement. Peut-être que j’en ai abusé. Peut-être que je suis trop sensible.
Est-ce que ton évolution musicale aurait été possible ailleurs qu’à Montréal, dans ce « meilleur des deux mondes » à mi-chemin entre l’Europe et l’Amérique du nord ?
C’est une très bonne question. Je ne peux pas vraiment en être certaine mais je sais que Montréal a été un très bon endroit pour évoluer en temps que femme et en temps que jeune adulte. Il y a une bonne scène de musique alternative à tout ce qui se fait dans le « mainstream ».