2016 M11 8
Son morceau de R’n’B épuré et synthétique Alaska fait le tour d’Internet depuis cet été sans s’essouffler et les labels sont à bout de nerfs. Tout ça parce qu’en juin dernier, Pharrell Williams visitait le prestigieux Clive Davis Institute of Recorded Music de New York. Il s’arrête dans le cours Advanced production de Bob Power (connu pour son travail avec A Tribe Called Quest, D’Angelo ou Erykah Badu) pour écouter les travaux des étudiants. Dont le titre d’une élève de 22 ans en dernière année, Maggie Rogers.
Bingo, c’est Alaska et Pharrell est dans tous ses états. Il n’en faudra pas plus pour lancer la carrière de cette jeune folkeuse originaire du Maryland, amoureuse des randonnées et des grands espaces. Convertie à l’électronique durant un séjour à Paris pendant le lycée, c’est un concert de James Blake au Showcase qui l’aurait incitée à abandonner son banjo. Bien joué : son aptitude aux mélodies semblant sorties du répertoire de l’Americana circa 1950 et son amour des machines de studio lui permettent de cultiver un son ultra produit qui s’inscrit dans l’air du temps.
Aujourd’hui installée à Brooklyn, elle concocte un premier album, lentement mais sûrement. Elle vient d’ailleurs de poster un nouveau morceau baptisé Dog Years et attend sagement la proposition la plus alléchante pour se maquer définitivement avec une maison de disques. Se définissant comme féministe et environnementaliste, elle semble bénéficier d’une excellente self-esteem et d’une langue bien pendue. Dans le clip d’Alaska (plus d’un million de vues sur YouTube), des garçons s’embrassent, on danse de façon bizarre dans la forêt et Maggie ose le pantalon en satin blanc sans pour autant faire du 34. Et elle a bien raison. Bienvenue dans la Maggie’s Farm.