Pharrell Williams, nouveau directeur créatif de Vuitton, va-t-il faire ses adieux à la musique ?

À peine nommé à la tête des collections masculines de la marque française, l’Américain annonce une première collection à venir en juin prochain. Sa mission ? Succéder à Virgil Abloh.
  • Il y a des nouvelles qui excitent plus que d'autres, qui suscitent moins d'interrogations que d'enthousiasme. La nomination de Pharrell en tant que directeur créatif de Louis Vuitton est de celles-ci. Il y aurait pourtant de quoi se questionner, ne serait-ce qu'en pensant à tous ces stylistes laissés sur la touche au profit d'une star qui, on est en droit de le penser, s'appuiera sur l'expertise de dizaines de créateurs au moment de concevoir les prochaines collections de la marque française. 

    Malgré ces réserves, force est de constater que Pharrell possède de nombreux atouts, un CV suffisamment épais pour être l'homme de la situation, celui à même de prendre la relève du regretté Virgil Abloh.

    Pour comprendre les liens qu'entretient Pharrell avec la mode, il faut remonter à toute la fin des années 1990, à une époque où le leader de N.E.R.D. s'acoquinait avec Nigo, le créateur de Bape. Quelques années plus tard, c'est avec ce dernier qu'il fonde Billionaire Boys Club, une marque qui agite tous les branchés au cours des années 2000 et qui, finalement, annonce officiellement l'incursion de Pharrell dans le monde de la mode, version streetwear.

    Depuis, on l'a notamment vu nouer des partenariats avec Uniqlo, Moncler, Adidas ou encore Chanel ; autant de collaborations qui suffisent à attirer l'attention, et permettent à Pietro Beccari, le nouveau PDG de Louis Vuitton, d'envoyer bouler la demi-mesure au moment d'évoquer la pertinence de sa nouvelle recrue : « Pharrell Williams est un visionnaire dont les univers créatifs s’étendent de la musique à l’art et à la mode – s’établissant comme une icône culturelle universelle au cours des vingt dernières années. »

    Régulièrement galvaudé, le terme « icone » retrouve en effet tout son sens lorsqu’il s’agit de Pharrell, cet artiste touche-à-tout dont l’emprise sur les charts ces vingt-cinq dernières années n’est plus à démontrer : rien qu'en 2022, le Virginien a bossé sur la moitié du « It's Almost Dry » de Pusha T, les meilleurs morceaux de l'album de Nigo, le Mr. Morale du dernier Kendrick Lamar et trois morceaux du « Motomami » de Rosalía.

    Suffisant pour continuer à le considérer comme un visionnaire ? Sa première collection, à paraître en juin prochain, sera une bonne façon d'en avoir le cœur net. Et de savoir si, oui ou non, Pharrell a décidé de lâcher la musique pour se concentrer sur la haute couture.

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