Le jour où Bernard Tapie a chanté avec Michel Polnareff

C'est l'une des premières scènes fortes de « Tapie », la série Netflix (également disponible via le bouquet myCANAL) : mettre en scène la période où Nanard, rêvant de carrière dans la musique, croise la route de la plus belle chevelure de la chanson française. Retour sur cette histoire méconnue, dans les années 1960, quand le golden boy se faisait encore appeler Bernard Tapy.
  • En 1966, toute la France est occupée par la bande de Salut les copains... Toute ? Non ! En marge de ce peuvent proposer toutes ces idoles des jeunes, d'autres résistent encore et toujours à l'hégémonie de la pop américaine. Pour ces derniers, il est moins question d'adapter en VF les tubes US que de tracer leurs propres voies. Quitte à arpenter d'autres chemins, plus transversaux, moins directement connectés aux radios nationales. 

    Cette année-là, le jeune Michel Polnareff participe à quelques télécrochets et enchaîne tant bien que mal les mini tournées, notamment du côté de la côte d'Azur. Régulièrement, il partage donc des scènes avec d'autres jeunes artistes qui, comme lui, rêvent de voir leurs noms apparaître dans les magazines. Parmi eux, il y a notamment Bernard Tapie, 23 ans et nouvelle signature de la maison de disques RCA. Paraîtrait même que ce dernier aurait remporté un de ces concours au nez et à la barbe de l'auteur de La poupée qui fait non.

    À l'époque, Nanard rentre de l'armée et profite de l'année 1966 pour enchaîner les 45 Tours, tous caractérisés par leur romantisme désuet, leur fantasme puritain et leurs mélodies enthousiastes. Ça ne durera pas plus longtemps, à peine douze chansons, faute de succès, mais les faits sont là : pendant quelques mois, celui que l'on surnomme alors Bernard Tapy (prononcez Tapaille !) côtoie les futures stars de la scène française, notamment Polnareff, donc, dont on entend le Love Me, Please Love Me dans le trailer de la série Netflix, mais aussi Michel Sardou.

    Le Français est alors si obsédé par l'Amérique et ses promesses de réussite qu'il se plait à adapter quelques standards de Barry Sadler, dont il reprend le The Ballad Of The Green Berets pour en faire Passeport pour le soleil. Sans doute aurait-il préféré chanter « Passeport pour le succès » : celui-ci, malheureusement, ne lui sera jamais délivré, ni en 1966 et bien des années plus tard, aux côtés de Didier Barbelivien ou Doc Gynéco.

    Tapie est à découvrir sur Netflix via le bouquet CANAL+ dès le 13 septembre 2023.

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