Lady Gaga : quand le mainstream fait son coming out indie

  • Brian Eno chez Coldplay, Danger Mouse chez U2, Jamie xx aux côtés de Drake : l’histoire de la pop a prouvé qu’il suffisait parfois d’un nom dans les crédits pour changer l’image d’un groupe. Dernier exemple en date avec le prochain album de Lady Gaga, "Joanne", où la diva s'entoure de collaborateurs moins connus.

    Dans le métier, on appelle ça faire « une Madonna ». Comprendre : s’entourer des artistes du moment, ceux que l’on dit branchés, et les inciter à produire ses nouvelles productions. Sauf que tous les artistes n’ont pas le banquier de la Madone et qu’il est parfois bien difficile de se faire relifter par Pharrell, Kanye West ou Kaytranada. Dès lors, plusieurs options se présentent. Il y a la méthode Alizée, celle qui consiste à faire appel à une nouvelle scène électronique (Para One, TTC, Château Marmont) sans parvenir à rencontrer le succès espéré. Il y a aussi la méthode Raphael, ayant décidé en 2013 de dynamiter sa formule aux côtés de The Shoes. Il y a également celle de Scarlett Johansson qui fait le maximum pour s’acheter une crédibilité en collaborant avec des artistes respectés par l’underground (David Sitek de TV on The Radio) ou en reprenant des classiques de Tom Waits et New Order.

    Il y a enfin Lady Gaga, qui débarque fin octobre avec un nouvel album (« Joanne », à paraître le 21 octobre) enregistré aux côtés de Josh Homme, Kevin Parker de Tame Impala et Mark Ronson. Un sacré virage pour l’Américaine qui, après avoir vu une grande partie de ses admirateurs migrer vers Rihanna et consorts, a décidé de jouer son va-tout en collaborant avec un trio forcément séduisant pour qui pense que l’innovation en musique n’a pas périclité au début des années 2000. Cela sonne tout aussi mainstream et exubérant qu’auparavant, mais ça permettra à certains médias à l’oreille peu développée d’y voir un album « mature et audacieux ». C’est toujours ça de pris, finalement.

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