Tout ce qu’on sait sur "Jeen-Yuhs", le docu Netflix sur Kanye West

La première partie de «  Jeen-Yuhs : A Kanye Trilogy » a été diffusée le 23 janvier au festival Sundance alors même que le rappeur ait demandé à Netflix un droit de regard sur la version finale du film. Bonne ambiance.
  • Tout semblait filer sans accroc. La date de lancement de la première partie du documentaire Jeen-Yuhs : A Kanye Trilogy avait été confirmée, au 16 février, et la hype continuait de grimper à vitesse grand V. Puis, une intervention de Ye a semé la pagaille, à seulement deux jours de l’avant-première du 23 janvier. Dans un post Instagram du 21 janvier, il dégoupillait :

    « Je vais le dire gentiment une dernière fois : je dois avoir un droit de regard sur le montage final et valider ce doc avant qu’il ne sorte sur Netflix. Ouvrez la salle de montage immédiatement pour que je puisse être en charge de ma propre image. »

    Mais visiblement, les quelque 1,5 million de likes qui accompagnaient cette prise de parole n’ont pas refroidi l’équipe du festival Sundance, qui a maintenu la diffusion du film à la date prévue.

    Mais tout de même, ce qui est plus inquiétant, c’est que ce même 21 janvier, une interview des réalisateurs est venue appuyer les propos du rappeur. Chez Indiewire, Clarence Simmons et Chike Ozah ont confirmé que « Kanye n’avait pas encore vu le résultat ». Ils précisaient cependant que son équipe avait pu « avoir accès au film et lui avait sans doute montré des extraits. » Avant de nuancer et d’avouer qu’ils n’en étaient « pas sûrs », car ils n’avaient pas « directement parlé à Kanye ». 

    À propos de cette histoire de final cut, les réalisateurs ont confirmé dans les colonnes de Variety que Yeezus n’avait pas eu la main. Est-ce une volonté artistique, éditoriale ou autre ? La question reste ouverte, mais quand on connaît l’homme et ses légendaires coups de sang, on peut se dire que cette histoire pourrait bien ne pas se terminer là. D’autant plus qu’au total, les trois films rassemblent des centaines d’heures d’archives cumulées depuis le début des années 2000.

    Dans ce premier acte diffusé au festival Sundance, tout débute en 2001, date à laquelle Simmons à commencé à filmer Kanye. D’abord, on comprend comment les deux hommes originaires de Chicago se sont rencontrés — dans une fête en 1998 —, et surtout, ce qui a convaincu le réalisateur de lancer ce documentaire : la participation décisive de West, encore beatmaker, au morceau Izzo (H.O.V.A.) de Jay-Z, alors en pleine bourre.

    Fort de cette première expérience, Kanye rejoint la Big Apple pour se rapprocher de son partenaire et tenter d’intégrer l’équipe de Roc-A-Fella Records, maison de disques que le New-Yorkais a cofondée. Tout ne se passe pas comme prévu et les boss du label ne lui proposent pas ce fameux contrat qu’il attend tant. 

    Loin d’être découragé, Kanye persiste, sûr de son talent. Il écume les studios d’enregistrement de la ville et fait même irruption dans les bureaux de Roc-A-Fella, donnant lieu à cette scène où il rappe All Falls Down à des employés. Une frustration parmi d’autres, avant qu’il ne se rapproche de son objectif : passer de beatmaker à rappeur.

    Une colère qui contraste avec la tendresse que l’artiste éprouve pour sa mère, Donda, aujourd’hui disparue, à qui il rend un poignant hommage sur son dernier album scintillant de ce savoir-faire musical toujours aussi fascinant. Cette relation entre les deux protagonistes constitue d’ailleurs l’autre grande fixette de ce premier documentaire. Grâce à elle, on comprend l’importance qu’a eue cette femme dans sa carrière.

    En plus de couvrir l’ascension de Kanye West, les deux autres films qui, si tout va bien, seront diffusés les deux semaines suivant la parution du premier volume sur Netflix, montrerton des côtés plus sombres de l’artiste. Ils traiteront notamment de son soutien polémique à Donald Trump, de son étonnante candidature à la présidence des États-Unis, ainsi que de ses problèmes de santé mentale. Une mise à nu qui justifie probablement le comportement de la superstar de Chicago à quelques semaines d’une grande première mondiale. En attendant, Ye déclarait cette semaine qu'il serait somme toute assez logique que les paparazzi partagent leur salaire avec lui, puisqu'il est quelque part l'objet des photos. Du grand Kanye, comme d'habitude, dans ce qui ressemble décidément à une série sans fin. 

    Le premier épisode de Jeen-Yuhs: A Kanye Trilogy sera disponible sur Netflix le 16 février (accessible via le bouquet myCANAL)