2017 M01 29
« Whatever People Say I Am, That’s What I’m Not » : ça ressemble à un cri adolescent et c’est aussi le nom d’un album composé par quatre gamins qui, à l’époque, ont à peine 80 ans à eux quatre. Nous sommes en 2006, l’Angleterre cherche un successeur aux Libertines, déjà un peu fatigués, et voilà que la bande d’Alex Turner débarque, en vestes de survêtement dégueulasses, avec des titres comme Fake Tales of San Francisco. Raz-de-marée chez les jeunes, engouement comme on n’en a pas vu depuis très longtemps et premier bilan comptable avant même que l’album ne sorte chez Domino : le single When the sun goes down se vend à 40 000 exemplaires.
Disque de tous les records. Précédé d’un énorme buzz qui fera dire à certains que ce succès est une gigantesque opération marketing (ce qu’il n’était pas), « Whatever People Say I Am, That’s What I’m Not » s’arrache dès sa sortie et se vend à 118 501 copies rien que le premier jour (soit plus que tout le reste du top 20 cumulé) et 363 735 copies pendant la première semaine d’exploitation. Un chiffre qui permet aux Arctic Monkeys de devenir le groupe le plus rapide de l’histoire à atteindre la première position des charts, et donc de dépasser Elastica, jusque-là détenteur du titre. Vous avez dit monnaie de singe ?
19ème meilleur album de tous les temps. C’est la position de cet album fulgurant selon le très respecté NME. Il suffit de se replacer dans le contexte de l’époque pour comprendre qu’entre la pochette polémique (les assos anti-clopes tenteront le procès), le je-m’en-foutisme du groupe (alors trop jeune pour capter le cirque qui les entoure) et leurs chansons taillées pour les pubs anglais, « Whatever People Say I Am, That’s What I’m Not » était fait pour conquérir le monde. Dix ans plus tard et après une mise en parenthèse à cause des projets parallèles (The Last Shadow Puppets d’Alex Turner, surtout), le groupe annonçait en décembre dernier qu’un nouvel album des Monkeys serait en préparation.
Reste à savoir si les fans historiques, qui avaient eux aussi 20 ans à l’époque, auront encore la force de s’enthousiasmer pour ce come-back de « vieux » trentenaires.