2022 M03 30
Il s’agissait de « mettre au lit » le groupe. C’est par cette formule que Phil Collins décrivait cette ultime tournée de Genesis à la BBC. Entamée en 2020, et bousculée par la pandémie, elle était annoncée comme pouvant être la dernière du groupe. De son nom « The Last Domino? », le point d’interrogation s’est progressivement estompé. Le temps passant, Collins s’est résigné face à des soucis de santé qui l'assaillent depuis la fin des années 2000. Il l’avait annoncé : cette série de trois concerts à l’O2 Arena de Londres, du 24 au 26 mars, serait la dernière.
« Mes vertèbres ont écrasé ma moelle épinière à cause de la position dans laquelle je joue de la batterie. Cela vient d'années de pratique. Je ne peux même plus tenir les baguettes correctement sans que cela soit douloureux. » Une réelle frustration pour un musicien dont on oublie vite à quel point il était virtuose. À cela s’ajoute des soucis de nerfs, entraînant des douleurs aux bras et aux jambes, ainsi qu'un diabète. Pour tout cela, les derniers concerts du chanteur se sont déroulés assis, tandis que son fils Nicholas, âgé d’à peine 20 ans, le remplaçait aux fûts. D’une loyauté sans faille, Tony Banks et Mark Rutherford continuaient de faire vivre ce groupe, qu’ils ont fondé il y a 55 ans. Un autre membre fondateur de Genesis se trouvait également dans la foule : leur ex-leader Peter Gabriel. Tout le monde était réuni pour des adieux émouvants.
From tonight’s final #Genesis show in London (from left): #PeterGabriel, #PhilCollins, and Richard McPhail (long time friend and tour manager in the ‘70s). If you’ve not read Richard’s book on Genesis, you should. @genesis_band @itspetergabriel @PhilCollinsFeed pic.twitter.com/Zsmo0WMGr1
— World of Genesis (@WorldofGenesis) March 27, 2022
« Merci d'être venus ! C'est samedi soir donc amusons-nous. Mesdames et messieurs, nous sommes heureux que vous soyez là ce soir, nous sommes Genesis et nous sommes là pour vous divertir ! » a lancé Phil Collins depuis sa chaise avant d’entamer Land Of Confusion. Derrière cette simplicité, et un sens de l’humour intact (« Il va falloir trouver un vrai travail, maintenant ! »), l’émotion était palpable. Deux heures durant, le groupe a passé en revue toute leur carrière, y compris des grands titres de la période Gabriel. Mais le moment le plus déchirant reste sans conteste le final, où Banks et Rutherford viennent littéralement porter leur ami pour un ultime salut. Même pour quiconque ne supporte pas le revirement commercial du groupe, il y a de quoi être ému. Les fans auront désormais l'éternité pour se rappeler des choses qui font de Phil l'un des mecs les plus cool du circuit.