

Interview des Furies : "Les femmes sont dans le metal depuis plus de 30 ans !"
2016 M11 16
Leur fabuleux titre « La Guerrière » et un passage dans « L’émission d’Antoine » les a fait rentrer dans le club très fermé (et un peu poilu) des groupes metal qui comptent. Signe distinctif : ce sont des femmes. Nota bene : elles n’en ont rien à faire. Interview.
Votre titre La Guerrière, avec ses batteries-kalash et ses riffs qui prennent à la gorge est assez hallucinant. C’est venu comment ?
Lynda : Au feeling. J’ai composé mes lignes de chant pour qu’elles collent bien au morceau et à l’esprit du groupe.
Zaza : Ce titre a été composé et enregistré en 2015 avec l’ancien line up et il a énormément évolué. Depuis l’arrivée de Billy Laser et Sam Flash, La Guerrière n’est plus la même, elle est deux fois plus puissante ! Ils y ont ajouté des solos et une baston de guitares en prime. En live, c’est la GUERRE.
Comment êtes-vous passées d’un groupe exclusivement féminin à une formation mixte ?
Zaza (batterie) : Au départ, l’objectif était vraiment de former un groupe féminin pour le côté « gang de filles ». En 2013, j’ai commencé par chercher des musiciennes par petites annonces et puis, comme dans beaucoup de groupes, on a ensuite ajusté le line up. En janvier dernier, il a fallu chercher deux nouveaux guitaristes. On a rencontré Billy Laser et Sam Flash, qui sont des mecs, mais il se trouve que leur jeu est terrible. Alors peu importe le genre.
« Les femmes sont dans le metal depuis plus de 30 ans ! »
Lynda (basse, chant) : Pour ma part, ayant déjà joué en groupe exclusivement féminin avec mon tribute à Iron Maiden, Women In Iron Form, je m’étais dit : « Un autre groupe de filles ? Pourquoi pas. » Au final, on a avancé ensemble avec Zaza, puis avec nos compères, pour arriver au Furies d’aujourd’hui.
À votre avis, quels sont les groupes qui ont montré que le metal ou le hard-rock n’étaient pas la propriété des hommes ?
Lynda : Runaways, Girlschool, L7… Je ne fais pas de distinguo homme-femme du moment que ça envoie. Il n’y a pas de « compétition », on ne devrait pas voir les choses comme cela.
Zaza : À vrai dire, j’ai découvert le metal en écoutant des groupes essentiellement masculin comme Metallica, Sepultura ou Slayer. Je jouais déjà de la batterie que la question ne m’avait jamais frôlé l’esprit, jusqu’à ce qu’une pote me copie une cassette de Vixen. J’aimais bien le jeu de Roxy Petrucci, puissant et méga carré. Puis un ami m’a prêté le vinyle de Girlschool « Hit And Run » et m’a dit : « Tiens, c’est une fille qui joue de la double grosse caisse. » Mais là encore, je ne m’étais jamais demandé si c’était une musique réservée aux hommes. On ne se posait plus la question déjà : les femmes sont dans le metal depuis plus de 30 ans !
Quelles sont vos influences ?
Zaza : On part plutôt de groupes de heavy, thrash, death ou glam selon les membres du groupe. Ça peut aller d’Iron Maiden à Judas Priest en passant par Annihilator, Kreator, Death ou encore Ratt. S’il fallait dire un groupe féminin, je dirais que Phantom Blue m’a peut-être influencé. Leur premier album, quel excellent disque de heavy !
Lynda : Pareil pour moi. Tu peux rajouter Black Sabbath, Ozzy et Motörhead.
Les Furies joueront au Paris Metal France Festival au Plan à Ris Orangis samedi 7 janvier.