Quand Frank Sinatra conseillait à George Michael d’arrêter de jouer la diva

  • L’annonce surprise de la mort de George Michael, à 53 ans, a fait ressurgir une étonnante lettre écrite par Frank Sinatra à l’auteur de « Freedom! ». C’était en septembre 1990.

    « Quand j’ai découvert George Michael en une du Calendar [un journal américain, ndlr], ma première réaction a été de me dire qu’il devrait remercier le Seigneur tous les matins en se réveillant (sic) pour tout ce qu’il lui avait apporté. » La lettre écrite par Sinatra, à lire plutôt comme un droit de réponse, débute ainsi. Nous sommes en septembre 1990 et George Michael, comme touché par la grâce, est à peu près l’équivalent de Justin Timberlake (si vous avez connu les années 2000) ou Pharrell Williams (si vous vivez sur la planète terre en 2016). À 27 ans, il a déjà à son actif plusieurs singles planétaires (Freedom, I want your sex, etc) et hormis Madonna, on ne voit pas bien qui d’autre, hormis Prince, peut-être, pourrait rivaliser avec l’icône mal rasée. Ce qui n’empêche pas le beau George de débuter une partie de cache cache avec la célébrité, au point de très mal vivre son statut de superstar de la pop. Ce que, justement, lui reproche alors amicalement Sinatra, dans la lettre dont il est ici question.

    « La véritable tragédie, c’est lorsque personne ne se pointe à ton concert et que tu te retrouves à chanter pour la femme de ménage. » 

    Retrouvée dans le placard à archives par une journaliste du Washington Post et relayée hier par Billboard, la fameuse lettre écrite par The Voice, 74 ans à l’époque, a le mérite de contraster tous les éloges qu’on peut lire depuis 24 heures. Elle se continue ainsi : « Je ne comprends pas qu’un mec arrivé à ce stade de notoriété puisse vouloir retourner à l’anonymat. […] Des tas de gamins, partout à travers le monde, rêvent de ce que George Michael a réussi à obtenir et ils seraient certainement prêts à shooter leur grand-mère pour y parvenir. » Plus qu’une engueulade du mentor envers l’élève, un encouragement à ne pas se cacher derrière son petit doigt,et qui se termine par un conseil définitif : « Allez George, détends-toi, swingue un peu […]. Plus la peine de nous bassiner avec ces histoires de célébrité tragique. La véritable tragédie, c’est lorsque personne ne se pointe à ton concert et que tu te retrouves à chanter pour la femme de ménage […]. Fais-moi confiance, je suis aussi passé par là. »

    Hélas, George Michael ne suivra pas les conseils du crooner à la lettre (re sic) et s’enfoncera peu à peu dans le mutisme, jusqu’à ne plus sortir qu’un disque par décennie. Sinatra, pour sa part, décèdera en 1998, à l’âge canonique (pour une popstar) de 82 ans, après avoir chanté sans interruption pendant près de cinquante ans.

    La lettre à est lire dans son intégralité, en V.O., ci-dessous.

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