2017 M06 5
Clément, comparé à l’an passé, cette programmation est beaucoup plus orientée hip-hop et électro. Pourquoi ce virage ?
Pas mal de gens ont fait la même remarque, mais pour moi, il y a toujours eu de la musique électronique sur le festival. Après, la première fois où l’on a marqué le coup, c’est quand on a dédié une scène spéciale à la musique électronique en 2014. Depuis, elle s’est imposée naturellement. Pareil pour le hip-hop : on avait déjà fait venir Earl Sweatshirt et Joey Badass par exemple. Ce style de musique sera la norme pour le festival à partir de l’année prochaine.
Donc il y aura toujours une fusion des genres ?
On n’a jamais voulu centrer le festival sur un seul genre. Pour les gens, peut-être que We Love Green vient d’une esthétique plus folk et indie, mais pour moi, l’ambition, c’est de pouvoir élargir au maximum. L’objectif c’est de garder une ligne artistique forte. On est content de réussir à faire grandir cet évènement sans s’interdire de prendre des risques sur des artistes plus jeunes, comme Agar Agar, Kadhja Bonet ou Jessy Lanza. Après quand tu programmes un festival avec 30 000 personnes par jour, le but c’est d’amener des artistes très attendus comme Solange ou Nicolas Jaar, avec une grosse fanbase ici, à Paris.
« La prog du festival reflète la manière dont les gens consomment la musique aujourd’hui. »
Est-ce que le choix de l’artiste ou du groupe prédomine sur son style musical ?
Oui. En fait, la programmation reflète surtout la manière dont les gens consomment la musique aujourd’hui. Cette idée de scène musicale, de cloisonnement, très propre aux années 1980 et 1990 est presque désuet aujourd’hui. On voit bien que le public passe facilement d’un genre à un autre sans sourciller. Ceux qui aiment la musique électronique écoutent aussi du rap, ceux du rock partent vers l’électro et vice versa. Donc pour moi, ça n’aurait aucun sens de cloisonner les gens.
LE groupe que vous avez toujours voulu programmer sans jamais y parvenir ?
Dans l’ensemble, on a toujours réussi à avoir les artistes qu’on voulait, que ce soit des gros groupes comme LCD Soundsystem cette année ou Solange, mais aussi des plus petits groupes qui sont des coups de cœur pour moi. Du coup, sur des très gros artistes, ça serait des musiciens morts comme David Bowie ou Prince. Mais sinon tout est possible.
Les trois concerts à ne pas rater cette année ?
Je dirais Anderson .Paak. On le considère comme le successeur de Kendrick Lamar donc je suis impatient de le voir sur scène. Ensuite Benjamin Clementine, qui revient avec un nouvel album et puis un petit coup de cœur perso, Jessy Lanza, je n’ai pas arrêté d’écouter son album, ce qui est assez rare pour moi !
Le festival We Love Green se tiendra les 10 et 11 juin au Bois de Vincennes. Plus d’info ici.