En Angleterre, les vinyles se vendent mieux que les jeux Playstation
Outre-Manche, les revenues générés par la vente de 33 tours dépassent ceux des jeux video de Playstation 4 et 5 ou encore ceux liés à la vente de DVD, d’après une étude menée par la Entertainment Retailers Association. Preuve que le format, pourtant de plus en plus cher, continue de faire recette.
2022 M09 14
Il y a un tas de raisons de bouder les vinyles. Ils sont chers — surtout les exportations —, ils polluent, les matières premières manquent et les grandes maisons de disques créent des embouteillages dans les usines débordées, laissant les artistes indépendants dans une situation où ils doivent attendre des mois avant de recevoir la version vinyle de leur album. Mais force est de constater que le 33 tours continue de surfer sur une vague de hype gigantesque. Surtout quand on regarde les chiffres avancés par la Entertainment Retailers Association (ERA) dans un nouveau rapport sur les formats physiques de divertissement le plus vendus au Royaume-Uni. En seconde position, juste derrière les jeux Nintendo Switch et avant ceux de Playstation 4 et 5, on retrouve le vinyle. Au total, sur l’année 2022 (pour l’instant), les recettes générées par la vente de 33 tours ont atteint 80,9 millions de livres sterling (soit 93 millions d’euros). Celles liées à la Playstation sont estimés à 79,6 millions.
Ceci étant dit, il ne faudrait pas croire que les galettes noires se vendent mieux que les jeux video. En 2021 en Grande-Bretagne, les ventes de vinyles avaient augmenté de 8 à 10%, dépassant les 5 millions d’unités vendus. Les ventes de jeux vidéo sur l'année 2021 s'élevaient quant à elles à 36 millions d'unités. Il n'y a donc pas vraiment de débat.
ERA figures show that for the first time vinyl LPs have overtaken all physical formats - bar Nintendo Switch games.
— ERA (@ERALTD) September 7, 2022
So far this year the UK has spent more money on vinyl than Playstation 4 & 5 games combined, as well as more than on CDs, DVDs or Blu-rays: https://t.co/4PjKTo53j9
La hausse des ventes de vinyles s’observe dans d’autres pays (aux USA et en France par exemple). Des augmentations qui permettent à Kim Bayley, le PDG de l’ERA, d’affirmer que « l’ascension du vinyle semble inarrêtable. Pour un format analogique vieux de 74 ans, éclipser la technologie de l’ère numérique des plateformes de jeux est assez extraordinaire. Dix ans après son retour en grâce, la renaissance du vinyle est définitivement là pour durer. »
En France, selon les chiffres avancés par le SNEP (Syndicat National de l’Édition Phonographique), les ventes de vinyles ont dépassé les 5 millions de galettes vendues — le format représente en hexagone 33% du chiffre d’affaires physique. Vous l’avez compris : le vinyle est une valeur sûre. Mais cette année, l’inflation et le contexte géopolitique devraient avoir des conséquences sur les bilans de fin d’année. À moins que le 33 tours, malgré la tempête, continue de tourner.