2017 M06 7
Il connaît Patrick Carney depuis qu’il a huit ans. Oui, The Black Keys est avant tout une histoire de potes. Celle de Dan Auerbach et de Patrick Carney, dont la rencontre remonte à la deuxième moitié des années 1980. Les deux jeunes hommes ont alors huit ans, ils vivent dans le même quartier à Akron, Ohio, et leur complicité est immédiate.
Il a galéré à ses débuts. Si Dan Auerbach a connu d’autres expériences avant les Black Keys, ça ne l’a pas empêché de devoir se serrer la ceinture une fois l’aventure commencée. Dans une interview, Patrick Carney révélait ainsi que le duo n’avait souvent pas plus de cinq dollars pour manger – une époque, il faut le préciser, qui semble bien loin derrière eux désormais.
Il n’était pas un employé très sérieux. Après le collège, Dan Auerbach s’est au moins fait virer à deux reprises. La première, c’est après avoir mal tondu une pelouse alors qu’il avait été engagé comme jardinier par un particulier. La deuxième, c’est après que son boss a découvert qu’il avait jeté plus de 600 flyers dans les égouts au lieu de les distribuer. Bad boy, le Dan !
Il est fan de Junior Kimbrough. Dan Auerbach ne l’a jamais caché : il a découvert la musique en écoutant les vieux vinyles de son père, ceux de Robert Johnson, Clarence White ou T-Model Ford. Mais le jeune homme vouait surtout une admiration sans faille à Junior Kimbrough : « Je l’ai tellement écouté, c’est comme si je l’entendais… Je l’ai tellement scruté… Je recevais des F à l’université parce qu’au lieu de réviser, j’écoutais la musique de Junior Kimbrough. »
Il a fondé son propre studio. C’est à Nashville que ça se passe, la ville où les White Stripes ont également élu domicile. Là, dans un centre d’appel sans fenêtres, Dan Auerbach a tout rénové et transformé l’ensemble en studio authentique, rempli ça et là de divers instruments vintage.
Il a produit un album pour Lana Del Rey. C’était en 2014, deux ans après avoir déclaré à Pitchfork que les artistes de « ce genre disparaissent aussi vite qu’ils sont apparus ». Un changement de braquet complet, donc, pour le résultat qu’on connaît : « Ultraviolence » a rencontré un franc succès et est venu s’ajouter à la longue liste des albums désormais produits par Dan Auerbach, parmi lesquels « Tell Me I’m Pretty » de Cage The Elephant, « Head In The Dirt » d’Hanni El Katib ou « Locked Down » de Dr. John.
Il écrit aussi pour d’autres artistes. Depuis son studio, l’ex-Black Keys ne fait pas que produire le gratin de la pop musique. Il en profite aussi pour écrire des textes sur-mesure à différents artistes, comme ce Workin’ Woman Blues offert à Valerie June. On aurait pu également citer Supernova de Ray Lamontagne ou Country Life de Jeff The Brotherhood, mais vous avez compris l’idée.
Les morceaux d’« Attack & Release » n’auraient jamais dû être publiés. En 2007, assistés de Danger Mouse, les Black Keys entrent en studio pour donner forme au prochain album de la légende R’n’B Ike Turner. Mais le décès de ce dernier en fin d’année remet tout en cause : les deux comparses finissent par se rendre compte que les morceaux enregistrés collent parfaitement à ce qu’ils souhaitent, les réenregistrent et donnent naissance à l’un des albums les plus cotés de leur discographie.
Il a un côté hippie. C’est Dan Auerbach qui le dit : « Turn Blue », titre du huitième album des Black Keys, est une référence directe au personnage beatnik d’Ernie Anderson, présentateur d’une émission d’horreur et de séries B dans les années 1960 aux États-Unis. Ce dernier utilisait systématiquement les mêmes expressions, dont ce « Turn Blue » balancé pour signifier son étonnement.
Il a écrit une chanson en hommage à Rick Rubin. Extraite de son dernier album, la très funky Malibu Man est un clin d’œil à peine masqué au célèbre producteur de Run DMC et de Johnny Cash. Dan Auerbach l’a d’ailleurs promis : la prochaine fois qu’il va à Los Angeles, il veut jouer son nouveau morceau devant l’une de ses idoles.
« Waiting on a song » vient de sortir et il vous attend juste en dessous.