2017 M03 26
À entendre des féministes millionnaires telles que Beyoncé et Alicia Keys, il serait difficile d’être une femme au sein de l’industrie musicale. C’est sans doute vrai, mais précisons : il est particulièrement difficile pour une femme d’exister au sein du paysage musical autrement qu’en étant la faire-valoir d’un producteur.
Mandy Parnell connaît ce problème. Elle a beau avoir bossé depuis 25 ans en tant qu’ingénieure du son sur les albums de Max Ritcher, de Brian Eno, de Sigur Rós, des Chemical Brothers ou encore de Jamie xx (« In Colour ») et d’Aphex Twin (« Syro »), l’Anglaise n’en a pas moins la sensation de devoir en faire deux fois plus que les hommes pour être considérée à sa juste valeur — à titre d’exemple, aux derniers Music Producers Guild Awards, seules deux femmes étaient sélectionnées parmi les 36 techniciens nominés.
Heureusement, il y a ce que le langage courant a fini par nommer la solidarité féminine : depuis 2013, Mandy Parnell a ainsi bossé sur les deux derniers albums de Björk (« Biophilia » et « Vulnicura »), mais aussi auprès de Leila Arab, Shura et Mica Levi. Il y avait déjà eu Feist et The Knife quelques années plus tôt, mais la productrice britannique semble avoir clairement changé de dimension ces dernières années. Le 16 février 2017, lors des Music Producers Guild Awards, elle a d’ailleurs été nommée « meilleure ingénieur du son de l’année ». Ça pourrait paraître anecdotique, mais c’est une réelle victoire pour toutes ces techniciennes qui œuvrent tant bien que mal dans l’ombre de certains des disques les plus cotés de notre discothèque.