2018 M02 19
Toi-même fais-le. C’est l’histoire dingue d’un Parisien autodidacte qui, à 18 ans et sans même le Bac, prend le bon virage. Le garçon, passionné par le dessin depuis l’enfance, déteste l’école ; surtout les contraintes qui y sont associées. Son truc à lui, c’est d’écrire dans la marge. Il en en conservera un nom qui ne paye pas de mine, mais qui va lui permettre de tracer sa propre voie : Crayon.
Soul électronique. À la différence de pas mal de gamins de sa génération, trop occupés à imiter Mac DeMarco ou The Blaze pour se rendre compte qu’ils n’en sont que des pâles copies, Crayon, lentement, fait son trou. Celui qui a grandi avec les synthés Korg de son père, dès l’âge de 4 ans, se fait rapidement repérer par Kitsuné. C’était en 2013. On le retrouve alors sur la compilation « Parisien 3 », dans un genre post disco. Crayon se cherche, mais ça ne l’empêche pas la même année de bosser avec Yuskek après que ce dernier l’a contacté via Twitter. Lentement, le dessin prend forme.
Le grand blue. Le nouvel EP en début d’année, « Post Blue », marque ce qui semble être un virage décisif. Crayon a muri, et désormais sa soul, qui fait autant penser à Franck Ocean qu’à Darius ou même carrément à Sampha (sur le très groove Faith), lui permet d’occuper une place quasi inoccupée en France, au rayon soul électronique. Il faut avoir écouté son hommage à Gainsbourg sur I came by to let you know that I’m leaving pour comprendre que le garçon ne fait pas dans le clonage industriel. Hasard des destins croisés, il partage avec l’homme à tête de chou d’avoir débuté dans le dessin (Gainsbourg, dépité, brûlera tous ses tableaux). « En 2009, tu pouvais plus facilement faire carrière sur Soundcloud que dans une galerie », explique quant à lui Crayon en interview. Du coup, Crayon ne dessine plus trop ces temps-ci, il préfère peindre de la musique.
Crayon sera en concert le jeudi 22 février avec Blowsom, Ramo pour la première soirée Label Club au Pop-Up du label, à Paris. Toutes les infos ici.
Crédit photo : FRAMEpictures