Bono pense que la musique actuelle est « trop féminine »

  • C’est une longue interview accordée à Rolling Stone qui nous l’apprend.

    Confessions intimes. « Le hip-hop est le seul endroit où la colère des jeunes mecs énervés peut actuellement s’exprimer, et c’est pas bon du tout. » C’est l’une des nombreuses punchlines plus ou moins bien trouvées qu’on peut lire dans la récente (et très longue) interview de Saint Bono accordée à l’édition américaine de Rolling Stone. « Je pense que la musique est devenue trop féminine [girly dans le texte, ndlr] rajoute le chanteur à lunettes, et elle n’aide pas les hommes à gérer leurs sentiments. » Traduction : il y aurait trop de rap, trop de pop pour fillettes et, comme on s’en doute, plus assez de rockeurs comme U2 pour faire transpirer les vrais bonhommes.

    S’il est certes vrai que Cardi B, SZA, Taylor Swift ou encore Beyoncé se sont cette année distingués sur le podium, on n’avait pourtant pas non plus l’impression d’avoir été inondé par les femmes. Et c’est d’ailleurs ce que prouve une étude menée par Billboard en septembre dernier, qui révélait qu’elles ne représentaient que 14% des dix plus gros hits américains de 2017 – un record absolu qui reflète bien le machisme encore de rigueur dans l’industrie.

    Monsieur tout faux. Celui qui a déjà par le passé lâché des perles comme « l’histoire nous regarde, et Dieu aussi » n’a donc rien perdu de sa capacité à se faire détester par ses excès de langage. Au cours de la même interview, on apprend également que Bono aurait vécu une « near death experience » (ou expérience de mort imminente en français) pendant l’enregistrement de « Songs of Experience », que le streaming aurait rendu son songwriting meilleur (cf. la nécessité d’attraper les auditeurs par des chansons, et non des albums) ou que, en fait, George Bush Jr. est un mec sympa (« j’ai rencontré le mec au Texas et il était vachement plus humble que lorsqu’il était à la Maison Blanche »).

    Gros piston. Outre le fait que la démocratie en cours d’extinction et qu’il faut en finir avec la corruption (merci pour les portes ouvertes), le leader de U2 revient également sur sa rencontre avec Macron qui, selon lui, a sauvé l’Europe d’une troisième guerre mondiale (« Si Le Pen avait gagné l’élection, l’unification de l’Europe aurait été menacée. L’un des grands avantages issus du chaos de la Seconde Guerre mondiale aurait pu être perdu. Pensez-y. »). Puis, sans transition, évoque la bombe atomique du Président français, Brigitte…

    En bref : une interview à lire ici dans son intégralité et qui vous donnera peut-être envie d’écouter (ou pas) le dernier album de U2, sorti début décembre. L’occasion de rappeler, enfin, que le précédent album, « Songs of innocence », avait été classé comme le meilleur album de 2014 par Rolling Stone en raison des liens d’amitié entre Bono et le propriétaire et fondateur Jann Wenner. Sans transition, encore, « Songs of Experience » est quant à lui classé, cette année, en troisième position.

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