Bono veut que le prochain album de U2 sonne "comme du gros AC/DC"

Dans une longue interview au New York Times, le leader emblématique du groupe de rock irlandais s’est livré avec une franchise appréciable sur les derniers albums enregistrés par U2. Et ses ambitions pour le prochain sont pour le moins inattendues.
  • On peut reprocher beaucoup de choses à Bono, mais apparemment pas d’être un mauvais client en interview. Après avoir révélé que U2 avait terminé environ 20 nouveaux morceaux, il n’a pas pu résister à l’envie d’en faire écouter une à son intervieweur du New York Times, David Marchese, à travers son… téléphone.

    Mais le meilleur est à venir, car le chanteur désormais sexagénaire a ensuite avoué que le successeur de l’album Songs of Experience (2017) ne serait pas le Songs of Ascent qui était prévu, mais « un album de rock’n’roll ».

    « En ce moment, je veux écrire le morceau rock’n’roll le plus implacable, énervant, provocant et fuck-off aux charts de la pop de la carrière du groupe. (...) Un album à guitares, bruyant, sans concession et excessif. »

    Un peu plus loin dans l’interview, Bono explique la raison de ce revirement musical soudain, en réalisant au passage sa petite autocritique. Il explique d’abord avoir « souhaité parler aux charts de la pop sur les deux derniers albums [Songs of Innocence en 2014 et Songs of Expérience en 2017, ndlr] et avoir échoué », avant d’affirmer que sur leur prédécesseur, No Line on the Horizon (2009), « le virus du rock progressif s’était installé. »

    « On fait tous des erreurs. Le virus du rock progressif a débarqué, et on avait besoin d’un vaccin. La discipline de notre songwriting, ce qui caractérisait U2 – des mélodies de haut niveau, des idées claires – avait disparu. »

    Après ce grand moment de modestie déguisé en introspection, Bono fait une révélation des plus surprenantes pour un groupe de ce calibre :

    « J’ai dit au groupe, ce n’est pas notre marque de fabrique, et on ne peut faire des choses expérimentales que si l'on maîtrise le songwriting. Donc on a pris des cours d'écriture et on est revenus au niveau ! Sur ces deux albums, « Songs of Innocence » et « Experience », notre songwriting est revenu. Maintenant, on doit retrouver la puissance du rock’n’roll. »

    Reste à savoir qui va aider U2 à réaliser cet album de gros rock qui tâche. Mais Bono a évidemment déjà sa petite idée sur la question.

    « Je ne sais pas qui va produire notre putain d’album de rock’n’roll. On voudrait presque du AC/DC, on voudrait Mutt Lange. La vision. La discipline. La discipline du songwriting. C’est ça qu’on veut. »

    Le producteur de tous les poids lourds du hard rock, d’AC/DC à Def Leppard en passant par Muse et Foreigner, acceptera-t-il de donner vie au successeur de All That You Can’t Leave Behind (2000) et How to Dismantle an Atomic Bomb (2004), les deux dernières grosses productions rock de U2 ? Réponse au prochain épisode.

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