2016 M11 13
Première touche de French Touch. Le film Eden l’a bien documenté : Mathias Cousin (dessinateur, décédé en 2002) et David Blot (scénariste), les auteurs de cette aventure graphique de plus 200 pages, ont suffisamment marqué la musique filtrée made in France pour en réécrire l’histoire à leur manière. Ce qu’ils ont fait : c’était en 2000, le premier volume du Chant de la Machine était publié chez Delcourt, la french touch n’était pas encore une appellation contrôlée ; en bref l’histoire n’était pas totalement terminée qu’ils avaient déjà imprimé les premières planches de leur Machine quelques années auparavant !
Premiers sur la house. Précurseurs, les deux amis vont donc tout composer avec la méthode D (la débrouille, pas la drogue – qui s’appelle encore « ecstasy » en ces temps pré-bogue) – et traquer les oiseaux rares qui de New York à Chicago participèrent nuitamment à créer l’ADN house. « On n’avait pas internet, pas de Wikipédia et pas de milliers d’ouvrages sur la question, raconte David Blot. Les témoignages étaient précieux et particulièrement l’érudition de Didier Lestrade [fondateur de Têtu et journaliste techno, ndlr], qui nous a beaucoup parlé. »
Du garage aux raves. Justement, l’extrait qui suit retrace la découverte du Palace par un certain Didier Lestrade. On y voit la qualité du dessin – super Crumb – et aussi l’hybridation de l’ouvrage, mêlant coupures de presse et témoignages de toutes formes, au fil d’un récit qui débute presque comme un historique des grands clubs et se termine, logiquement pour les années 1990, dans une auto-fiction la tête dans les raves. Entre les deux : le Palace met le feu aux poudres et les auteurs Blot et Cousin nous font revivre sa folie à chaque case.
Merci aux éditions Allia qui rééditent cet ouvrage, de nous avoir autorisés à diffuser ces planches.