2022 M09 7
Après 7 éditions, c’est la deuxième fois que vous vous installez au Parc de Choisy, dans le Val-de-Marne. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
Après le Covid, on avait tous besoin de retrouver de la verdure, du champ libre et des fêtes en plein air. Aussi, nous étions arrivés au bout de ce format "warehouse de nuit". On voulait quelque chose de plus solaire, festif et chaleureux. On a jeté notre dévolu sur le Parc de Choisy qu’on avait visité quelques années auparavant. Il nous permet d’avoir une vision à très long terme et de potentiellement agrandir encore plus l’événement. Ce lieu est très charmant, bucolique. Il y a un petit lac, des forêts, c’est un peu vallonné… C’est idéal pour faire un festival de musique.
Se rapprocher de la nature vous rapproche donc des prérogatives écologiques ?
Je ne sais pas si c’est le choix numéro 1, mais cela fait partie de la conscience du festival. Depuis les premières éditions, pour un événement électronique qui est ouvert dans sa production, on implémente de nouvelles choses chaque année. Que ce soit pour l’écologie ou tout simplement pour le bien-être de notre public. C’est vrai qu’avoir un festival de jour dans un espace vert, c’est tout de suite plus avenant.
En même temps que ce déménagement, vous avez aussi décidé de changer d’horaire (de 12h à 00h). Est-ce une façon de proposer une fête différente ?
Tout à fait. Il y a beaucoup de festivals européens dans lesquels on voit ce format très alléchant de nature, la journée. J’ai l’impression qu’on peut davantage s’exprimer, qu’on peut avoir peut-être plus de sourires sur les visages et c’est ce qu’on souhaite sur Peacock. Nous sommes un festival coloré et festif, au soleil, les pieds dans l’herbe. C’est ce qu’on veut apporter avec cette nouvelle dynamique.
5 scènes sont réparties sur 6 hectares. Chacune d’entre elles défend un genre de musique électronique — house, techno, disco house, hip-hop et musiques électroniques urbaines et une dernière plus hybride. Quels visages avez-vous voulu montrer cette année ?
On essaye de représenter le panel le plus large de ce qu’il se fait en musique électronique. Pour nos deux grandes scènes, l’une à une couleur plus house et l’autre techno, assez engagée. Ensuite, plus que les styles, on a voulu donner des cartes blanches à des collectifs qui font la nuit parisienne et qui la font vivre à l’année. On tisse la programmation avec eux, et comme chacun à sa ligne artistique, on arrive naturellement à des sonorités assez précises. Par exemple, la scène Woody qui se situe dans une toute petite clairière va complètement changer de style d’un jour à l’autre. Le samedi, on aura La Darude qui est vachement plus trance et eurodance. Le lendemain, ça sera au tour de la radio Rinse France de s’accaparer la scène, avec leurs sonorités plus anglaises, hip-hop, hybrides… On a des teneurs musicales, mais on ne s’arrête pas à « une scène, une couleur ».
Qu’est-ce qui vous a motivé à enrôler ces collectifs — Barbi(e)turix ; La Darude ; Rinse France, etc — dans l’aventure avec vous ?
Barbi(e)turix, Rinse France, H A ï K U, Nyege Nyege ou La Darude sont des groupes avec qui nous avons des affinités. Typiquement, Rinse est partenaire du festival depuis sa création. Au bout de sa neuvième édition, c’était naturel de leur laisser curater une scène. On a envie d’ouvrir un panel sur différentes sonorités. Puis ces collectifs ont besoin de passer un cap dans ce qu’ils proposent à leur public. C’est vrai que d’avoir une scène sur un festival comme Peacock, c’est gratifiant et ça les aide à se développer derrière, à viser encore plus loin.
Ça leur permet aussi de porter les valeurs qu’ils défendent à un autre niveau.
On est ravi qu’ils puissent venir proposer et s’accaparer la scène pour une journée et délivrer une programmation à leurs publics, qui se retrouvent dans le festival. C’est tout bonnement une grande messe musicale et on rassemble tout ça pour former une vraie osmose de plein de couleurs de la musique électronique.
Avec tout ça mis bout à bout, peut-on dire que Peacock Society est un festival militant au niveau culturel comme « politique » ?
Absolument. Militant musical via les cultures qu’on défend, qui ne sont souvent pas mises en avant par ce qui est « la culture » en France. Mais militant aussi, car nous mettons un point d’honneur à faire évaluer la prévention en milieu festif ou le côté développement durable. On travaille avec des associations comme Consentis, Responsible Party ou Fêtez Clairs. On implémente beaucoup de nouvelles choses, puisque le monde de la fête a bien bougé depuis la réouverture des clubs. Nous ne sommes pas les seuls. Pas mal de festivals prennent d’ailleurs le pas sur ces sujets. C’est très bien, et c'est aussi rassurant pour notre public.
Crédit photos : Maxime Chermat
La programmation complète est à retrouver via ce lien. Pour les billets, c’est par ici.