• L’Eurodance revient et promis, c’est une bonne nouvelle

    On ne vous apprend rien, les tendances musicales sont cycliques. Et à ce petit jeu, même les genres les plus critiqués par les rageux de premier ordre finissent par revenir sur le devant de la scène. L’Eurodance ne semble pas échapper à la règle, alors on est allé demander à des experts du genre, les facétieux organisateurs de la soirée dite de La Darude (tout est dans le nom), de nous montrer qu’Eurodance ne rime pas avec soupe musicale, mais bel et bien avec gratin de kiff à l’état pur. Sortez vos lunettes de vitesse, le compteur va exploser.

    Que se cache-t-il sous le terme d’Eurodance ? Ce n’est pas que Crazy Frog, loin de là. C’est surtout une avalanche de termes pour désigner la même chose : eurohouse, europop2, eurotechno, euro-NRG,  techno-dance ou encore italo-dance, tout cela peut se ranger sous le terme d’eurodance, car l’esprit est là. 

    C’est surtout une musique qui est née en “popisant” les codes de la trance ou encore de la techno des années fin 80, début 90, pour ainsi tout emporter sur son passage. Elle a, par la même occasion, englouti les sonorités des autres genres tels que le hip-hop et même le reggae. C'était surtout une forme très “industrielle” dans les années 2000 de ce qu’il pouvait ressortir dans les milieux électroniques, pas encore popularisés.

    Pour citer Kwame de la Darude, c’est avant tout “une musique de joie, sans forcément de message revendiqué derrière, pas très politique”. Pas de message donc, mais les thématiques classiques de la pop commerciale : joie de vivre, bonheur, amis, amour, une musique pour faire la fête donc. 

    Musicalement, pas besoin de vous faire un dessin : des kicks qui tapent bien fort, avec des percussions synthétiques et des mélodies qui le sont tout autant, le tout avec pas mal d’autotune (déjà à l’époque, et grâce à Cher). L’entreprise musicale n’a qu’un seul objectif : trouver un gimmick qui vous rentre dans la tête jusqu’à plus soif.

    Si vous êtes un amoureux de la langue anglaise et que vous souhaitez tout savoir sur la recette, voici le parfait tuto pour faire votre tambouille à kick chez vous :

    Des clichés devenus memes. Aujourd’hui la simple évocation du terme Eurodance peut donner des sueurs froides aux amoureux les plus fervents de la musique électronique, et souvent pour les mêmes raisons : le kitsch qui déborde à foison dans ce style. L’Eurodance a été vivement critiquée pour avoir été le porte étendard d’une vision très commerciale de la musique électronique (RIP les boys bands français) : peu d’inventivité, accords simples et sur-utilisés ou encore le côté très “publicitaire”.

    Sauf que, et comme littéralement tout ce qui existe sur terre, Internet s’en est emparé. Les effets 3D (RIP René la Taupe), balbutiant à l’époque, ainsi que les polices d’écritures et couleurs criardes au possible se sont parfaitement intégrées à l’humour digital. Musicalement parlant, l’efficacité quasi-immédiate des mélodies du genre s’est révélée être une aubaine pour les tiktokeur•euses voulant attirer l'œil.

    Au-delà de la blague, un public sevré de joie depuis trop longtemps. Mais alors qu’est-ce qui pousse la jeunesse France (ou au moins un bon cluster parisien) à s’entasser tous ensemble pour écouter Cascada à fond les bananes ? Selon Kwame et Karl, fondateurs de l'événement : “le besoin de bonheur brut”. La seule fonction de l’eurodance étant de s’amuser (les thèmes abordés ne tournant pas autour de la géopolitique), et surtout d’avoir des hymnes à hurler plein de nostalgie, car datant d’une époque qui relève de l’enfance pour toute une génération désormais. 

    Ces images prises en direct durant la fête de la musique peuvent en attester, une génération désenchantée prend le pouvoir :

    Et La Darude c’est quoi finalement  ? Parce que oui, il existe évidemment un temple eurodance, et il est très prisé. Le 14 Juillet, se déroule une fête nationale intermédiaire, et elle s’appelle La Darude. Événement (inclusif, évidemment), créé en 2018 par l’équipe de BEL AIR Sounds, la soirée a pour vertu de faire défouler les citadins stressés sur ce style musical inimitable. Les éditions s’enchaînent avec toujours plus de succès et nul doute que la soirée, à guichets ultra fermés au Cabaret Sauvage sera une franche réussite. La soirée reprend les codes des premières télé-réalités (autant pousser le kitsch jusqu'au bout), si bien que les heureux participants répondent au sobriquet de "lofteurs". 

    Ainsi on vous présente le starter pack si vous voulez vous y présenter, ou si vous avez simplement envie de vous faire un cosplay de Loana pour une soirée à thème. 

    - Les lunettes de vitesse : clairement l’indispensable, autant vous dire qu’avec un accessoire pareil, vous risquez d’être flashé sur l’autoroute du fun.

    - Le fameux t-shirt de l'Union Européenne : après tout, c’est une musique qui se partage avec nos voisins (possiblement remplaçable par un marcel trop petit et fluo).

    - Les bonnes grosses Buffalo : quand le dancefloor s’enflamme trop, la foulure de la cheville peut être fatale, problème résolu quand on a des parpaings aux pieds. 

    Mais au final, c’est quoi le line-up de rêve pour une soirée Eurodance à La Darude ? Pour cette épineuse question, on vous laisse avec les experts en la matière, en espérant que vous y trouviez votre bonheur :

    “Rien de mieux que de commencer avec le plus fun des groupes eurodance, Vengaboys! En passant par Kiss, We Love the Party et Boom Boom Boom Boom, Vengaboys c’est une machine à tubes qui a marqué notre enfance et toute une génération de clubbers avec leurs sonorités entrainantes et ultra positives."

    "La happy hardcore c’est aussi notre came, on aurait donc pas imaginé un line up sans inviter la pop star Blumchen ! Certains diraient que sa musique sort tout droit d’un générique de manga mais pour nous Blumchen c’est le love, les paillettes et la vitesse ! Son titre Herz an Herz clôturait parfaitement notre line-up de dream.”

    "Dj Dean, on aime tout chez lui ! Son look de kéké du razmataz, sa coupe au gel mais avant tout ses tracks hardtrance qui nous donnent envie de danser avec les doigts en l’air haha ! Ça serait à coup sûr un rêve de pouvoir l’inviter teufer avec nous dans le loft de La Darude ! On te conseille vivement d’écouter les dantesques « If i could be you » et « It’s a Dream »

    "Prodigy c’est le groupe rave de légende par excellence ! Adorant toujours plus casser les barrières de la musique underground, on les verrait vraiment foutre le feu dans notre soirée à coup de « Firestater » et de « Smack My Bitch Up » ! Ils apporteraient vraiment cette touche de folie qu’on aime tant avoir à La Darude."

    On espère avoir créé l’envie chez vous de vous procurer, dès potron-minet, votre cosplay de Loana, et de rythmer des soirées à la cadence folle d’une reprise de Kate Ryan. On vous laisse sur une playlist validée par la Darude et ses organisateurs, que nous remercions.

    Crédits photos : Oriane Robaldo, @aury.hanne