2023 M06 13
Plus de 220 morceaux, 13 albums studio, des dizaines et des dizaines de classiques, mais il faut croire que la discographie des Beatles méritait de contenir de nouveaux morceaux – d’être augmentée, en quelque sorte. Un fan, nommé Dae Lims et plutôt au fait des nouvelles technologies, en est persuadé. Et il n'a pas hésité à le prouver ces derniers jours. Comment ? En publiant sur sa chaîne YouTube de nouveaux titres des Fab Four générés par l'IA à partir de morceaux enregistrés post-Beatles par Paul McCartney et Ringo Starr.
Un vieux rêve de fans, donc, consistant à rajeunir les voix des deux Anglais tout en ajoutant des couplets de John Lennon et de George Harrison. Ça n'en fera pas pour autant de nouveaux tubes, ni véritablement des œuvres d'art, mais plutôt du divertissement. Et, il faut le dire, assez perturbant.
Des chansons en solo de Paul McCartney et de John Lennon ont été modifiés avec l’IA afin d’ajouter les voix d’autres membres du groupe, ou rajeunir leur voix. https://t.co/AcLsIrHY6M
— CNET France (@cnetfrance) June 6, 2023
À l'écoute de New, ce morceau de Paul McCartney daté de 2016, on est par exemple frappé d'entendre la voix de ce dernier être profondément rajeunie. On est surtout étonné d'entendre également celle de John Lennon, ainsi que les harmonies vocales des autres membres. Mêmes sensations à l'écoute de Grow Old With Me, l'une des dernières chansons écrites par John Lennon, où Macca fait une apparition suprise. Seul problème : les ayants droit, qui ont demandé la suppression de ces différents morceaux édités par Dae Lims.
What if the Beatles performed John Lennon's "Grow Old with Me?" Superb version, enhanced by AI.https://t.co/sujxmsWaWe
— Ben C. Eder (@BenCEder) June 7, 2023
Ce n'est pourtant pas la première fois que les fans des Beatles optent pour l'IA dans l'idée de prolonger la vie de leur groupe préféré. En 2019, déjà, bien avant la hype Chat GPT et Midjourney, une équipe de chercheurs français de l’Université Sony CSL avait utilisé l’intelligence artificielle afin de développer une chanson intitulée Daddy’s Car, dans la droite lignée de ce qu'aurait pu produire les quatre garçons dans le vent.
Reste, encore et toujours, cette éternelle question : la technologie peut-elle être au service de l’émotion ? Car, si ce genre de tentatives donne évidemment vie à de vieux fantasmes communs, que reste-t-il une fois le plaisir de la découverte passé ? Pas grand-chose, on est d’accord, si ce n’est un sentiment vaguement nostalgique que l’on est en droit de botter en touche pour se concentrer sur ce que l’Angleterre a aujourd’hui de mieux à proposer. Avec Idles, Black Country, New Road, Squid, Wet Leg ou encore STONE, il y a largement de quoi faire.
Et pour finir, on vous laisse avec cette interprétation du About a girl de Nirvana par les Beatles, encore une fois grâce à la magie de l'IA. Clairement, tomorrow never knows.