2023 M04 18
Un grand détournement des règles et des ordres. Depuis le milieu des années 2010, époque où apparaissent les premières réminiscences de ce qu'il est désormais convenu d'appeler l’hyperpop, voilà ce que à quoi se confrontent les auditeurs ayant eu l'intelligence de porter une oreille aux morceaux de SOPHIE, 100 gecs, A.G. Cook ou encore Sega Bodega : autant de noms qu'il serait raisonnable de ne pas regrouper au sein d'une même étiquette. Sauf qu'il est extrêmement tentant de le faire, ne serait-ce que pour compacter en seul terme l'excentricité de leurs différentes productions, cette faculté à envisager la pop (le digicore, l'électro, la 2-step, les BO de jeux vidéo, etc.) de façon maximale, sans retenu, ni pudeur.
Depuis, l'hyperpop est devenu bien plus qu'un culte, qui se propage sur Internet, via des forums ou des microlabels. Le genre, aussi protéiforme soit-il, a muté en un mouvement à part entière, dans lequel ont plongé quelques grands noms (Caroline Polachek, Charli XCX), qui attire les rappeurs (Winnterzuko, Houdi) et qui s'est construit autour de ses propres icones (PinkPantheress, Hannah Diamond, Shygirl). Avec, comme mot d'ordre, ce besoin de troubler les genres, de s'autoriser le kitsch comme l'excès, d'entrer en résonance avec son environnement et son époque (sur TikTok, notamment), mais surtout de réécrire la grammaire pop.
Voici donc l'alphabet de l'hyperpop, en 20 lettres essentielles.