Oligarkh, le groupe russe sur écoute

  • Au sein d'un paysage politique désolé, une nouvelle scène russe tente de se réinventer. Avec Oligarkh en figure tutélaire ? Leur single « Rechka » suscite en tout cas de belles promesses.

    Allo, Vladimir ? La Russie est au centre du paysage politique ces dernières semaines. Certains ministres russes dénoncent une « Russophobie depuis Washington » et s’inquiètent du virage pris par l’Amérique depuis l’élection de Trump. Emmanuel Macron estime que Vladimir Poutine et ses sbires chercheraient à compromettre son élection et l’ambassade de Russie à Ankara s’attaque au World Press Photo… Bref, c’est le bordel, et, comme souvent en période politique creuse, une nouvelle scène artistique tente de proposer une alternative. Oligarkh est de ceux-là.

    Pas orthodoxe. Originaire de Saint-Pétersbourg et issu d’une génération post-Russy Riot, ce collectif volontairement excentrique se réapproprie les codes de l’Union Soviétique pour mieux les transgresser, dynamite les formes et invente ses propres codes en mélangeant les hymnes traditionnels de la Russie orthodoxe aux beats enfiévrés de la dance music. Forcément, un tel programme détonne au sein d’un pays où il est toujours vivement conseillé de ne pas s’attaquer à l’église. Mais le groupe n’a finalement rien de blasphématoire. Son ambition est plus simple, plus humaniste : rassembler tout le monde autour du dancefloor et effacer les frontières, comme le note très justement le nom de leur première tournée en Europe et en Chine (« Erase The Borders »).

    Oligarkh n’est évidemment pas un cas isolé, d’autres groupes cherchent eux aussi à mettre en avant la pluralité culturelle de la Russie, mais un single tel que Rechka (« Petite rivière » en VF) a suffisamment de folie et de finesse pour faire de ce trio autre chose qu’un pétard mouillé.

    Toutes les vidéos du groupe ici

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