2023 M09 5
Il y a des labels historiques parce qu’ils ont réussi des gros coups. Mais ceux qui réussissent vraiment leur coup, ce sont ceux qui parviennent à fédérer une scène et à définir le son d’une époque. Si on vous dit les mots New York, indie rock et fin des années 2010, vous ne pouvez pas répondre autre chose que : Captured Tracks.
Le label basé à Brooklyn a été fondé en 2008 par Mike Sniper. Pour financer la première sortie, il vend des vinyles de sa propre collection et récolte 15 000 dollars. Une somme qu’il investit directement dans Captured Tracks. Il débute en sortant des disques de Thee Oh Sees, Dum Dum Girls ou encore Woods avant de lancer l’offensive : le 25 mai 2010, les premiers albums de Wild Nothing et Beach Fossils sortent le même jour. À partir de là, Captured Tracks signe ses artistes les plus emblématiques (Soft Moon, Blouse, DIIV, Mac DeMarco, etc.) et sort des albums ancrés dans leur époque qui résonnent beaucoup plus loin que Brooklyn. Une scène se fédère autour du label qui vit une petite dizaine d’années sur un nuage avant de ralentir un peu la course (pandémie, des sorties moins convaincantes, etc.).
Dernièrement, les récents albums de Thus Love et Lemon Twigs ont redonné un coup de fouet au label en perte de vitesse. Signe que Mike Sniper n’est pas encore prêt à débrancher cette machine qui capture les morceaux.
« Oshin » - DIIV (2012)
C’est peut-être l’album le plus représentatif de Captured Tracks : il mêle l’esprit de melting-pot des genres (ambient, krautrock, cold wave, dream pop, shoegaze) inhérent aux artistes du label avec une vraie vision artistique et un esprit DIY. Le premier album de DIIV est celui de tous les espoirs, de toutes les folies. Et plus de 10 ans après sa sortie, il tient encore toutes ses promesses.
« 2 » - Mac DeMarco (2012)
Si « Rock and Roll Night Club » était déjà bien ficelé, c’est avec « 2 » que le Canadien touche sa cible. L’album possède tout : les mélodies douces, les tubes et les extravagances. Difficile de passer à côté.
« The Soft Moon » - The Soft Moon (2010)
Luis Vasquez a passé un an dans son appartement sans jamais vraiment penser que les morceaux qu’il composait allaient voir le jour. Une dark wave minimaliste et électronique qui donne plus l’impression d’être à Berlin que dans un loft d’un Brooklyn en gentrification, mais qui pose les premières pierres de l’édifice Soft Moon.
« Clash The Truth » - Beach Fossils (2013)
Des morceaux plus courts, plus nerveux et plus puissants : le deuxième album de Beach Fossils décolle dans les airs et plane sans turbulence.
« Dog Poison » - Thee Oh Sees (2009)
Ce n’est pas l’album auquel on pense quand on se dit qu’on va se mettre un disque de John Dwyer. Mais « Dog Poison » mérite une oreille, voire les deux ensemble. À situé entre Brian Jonestown Massacre, Syd Barrett et Pink Floyd dans une cave à San Francisco.
« All Yours » - Widowspeak (2015)
À écouter, ne serait-ce que pour le titre d’ouverture. Et pour le reste de l’album aussi.
« Nocturne » - Wild Nothing (2012)
Le projet de Jack Tatum troque ici de la bedroom pop de « Gemini » (son premier album) pour des compositions plus ambitieuses, mieux écrites et plus soignées. Le résultat est doux comme un bisou.
« Useless Coordinates » - Drahla (2019)
Les Anglais de Leeds, influencés par Sonic Youth, Bauhaus ou encore Joy Division, balancent ici dans un chaos organisé des ballades crades et des riffs poussiéreux. Merci.
« Salad Days » - Mac DeMarco (2014)
« Salad Days », c’est l’album parfait de Mac DeMarco. Point à la ligne.
« Holograms » - Holograms (2012)
Un disque peu connu mais crispé, remuant et coriace qui vous donnera un peu de fil à retordre.
« Sorpresa Familia » - MOURN (2018)
On aurait pu vous remettre un disque de Beach Fossils, mais c’est mieux d’aller découvrir MOURN.
« Memorial » - Thus Love (2022)
Ce sont « les petits nouveaux » du label. Avec « Memorial », Thus Love ressuscite Bowie et les Smiths mais aussi Ought, Cocteau Twins, The Chills et Rowland S. Howard. Et c’est beau.
« Deeper » - The Soft Moon (2015)
À découvrir au calme, seul, dans le noir, et au casque. Parfait pour les frayeurs nocturnes.
« Dudu » - B Boys (2019)
Pour les fans des Clash, de Gang of Four et de Parquet Courts.
« Is The Is Are » - DIIV
Forcément, le deuxième album des Américains est moins bien que le premier. Mais ce disque possède quand même assez de bons moments pour (genre Dust) pour le mettre dans cette liste.