2017 M03 12
En écoutant « Green Riverside », ouverture du premier album de Shadow Band, on est téléporté dans une Amérique intemporelle, celle dite des grands espaces, des chevaux courant dans le crépuscule et des feux de camp XXL. Des cordes à n’en plus savoir quoi faire, une voix traînante typique des grandes pointures du folk US, des rythmes mesurés parfois accélérés par des percussions tribales : bienvenue au sein de ce groupe formé de neuf musiciens (dont une seule femme, hélas).
Aucun ne semble connaître le rasoir et les cravates Saint Laurent et tant mieux, cette authenticité rappelle les plus belles heures californiennes de Love, les trips désertiques d’Ennio Morricone, le folk rock bariolé de Fairport Convention et, plus récemment, les communions pastorales de Fleet Foxes.
A l’origine de Shadow Band : Mike Bruno. Né dans le New Jersey et freak sur les bords, il a fondé ce collectif entre le Michigan et Philadelphie, après avoir rencontré ses musiciens dans d’autres formations (The Family Band, Weyes Blood) où il a été invité à jouer ici et là, au gré des clubs du coin. Une manière de faire qui obéit plus au réseau social hippie seventies qu’à un MP sur Facebook.
Une fois le groupe rassemblé, il fut question d’enregistrer en studio. Sauf qu’il lui fut impossible d’y reproduire comme il le souhaitait les grandes mélopées collectives de « Wilderness of Love »… qu’ils boucleront donc à la maison, entre quatre murs et parmi une multitude d’instruments fabriqués avec leurs petits doigts. Choisissant le versant le plus flower power du psyché et la facette la plus alternative du folk americana, Shadow Band semble avoir réincarné le meilleur du son hippie.
Shadow Band, Wilderness Of Love (Mexican Summer /A+LSO)